Le leader oromo Jawar Mohammed et les dirigeants de son parti, incarcérés depuis l’été dernier, ont cessé leur grève de la faim entamée le 27 janvier. Ils clament leur innocence, demandent la libération des prisonniers politiques oromos et le droit à reprendre leurs activités politiques. C’est la visite d’une médiation de chefs religieux et de personnalités de la société civile qui les a convaincus.
Dans l’entourage de Jawar Mohammed, on insiste pour dire qu’après quarante jours de grève de la faim, les prisonniers étaient « au bord de l’irréversible ». « Tous trois sont très affaiblis, explique un proche. Ils ont des problèmes de reins et risquaient de mourir dans les jours qui viennent. » C’est cet argument, selon cette source, qui a fini par les convaincre d’arrêter leur mouvement, officiellement lundi soir à six heures locales, mais sans pour autant abandonner leurs revendications.
C’est une délégation de médiateurs qui les a convaincus. Dimanche à la clinique privée où ils sont désormais détenus, Jawar Mohammed, Bekele Gerba, le vice-président de son parti, et Hamza Borana, un cadre du Congrès fédéraliste oromo, ont en effet reçu la visite de chefs religieux, mais aussi de la championne de course de fond Derartu Tulu. Ils leur ont dit que « le souhait de la population est qu’ils cessent de mettre leur vie en danger », raconte l’avocat de Jawar Mohammed, Tuli Bayissa.
Pour autant, leur parti reste dans la même situation : ses bureaux sont fermés, ses partisans arrêtés dès qu’ils manifestent, et son président Merere Gudina a décidé, pour ces raisons, de suspendre sa participation aux élections législatives du mois de juin.
Source: Rfi