Sahel: la France appelle à un «sursaut diplomatique et politique»

(image d'illustration) AP - Christophe Petit Tesson Il n'est pour le moment pas question du retrait de la force Barkhane au Sahel, a prévenu la ministre des Armées Florence Parly devant le Sénat.

Le Sénat français a organisé ce mardi 9 février le premier débat sur la guerre au Mali. Face aux sénateurs, et à quelques jours du sommet de Ndjamena, où l’exécutif annoncera ses orientations, la ministre des Armées Florence Parly et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ont défendu le bilan de la force Barkhane et répondu à une rafale de questions sur l’avenir de l’opération française.

Florence Parly, ministre des armées et Jean-Yves Le Drian ministre des Affaires étrangères, ont levé un coin du voile sur ce qui sera dit dans la capitale tchadienne. S’il y a un an, le sommet de Pau a eu pour ambition d’amorcer « un sursaut militaire au Sahel », celui de Ndjamena qui doit se tenir le 15 et 16 février prochain, sera celui « du sursaut diplomatique, politique, du sursaut du développement », a insisté Jean-Yves Le Drian.

En utilisant le terme de sursaut, Paris sous-entend qu’à son sens, les choses ne vont pas assez vite. Pour la France, le sommet de Ndjamena doit permettre de donner un coup d’accélérateur d’abord sur un plan diplomatique en renforçant la coopération entre les pays du G5 et les pays riverains du golfe de Guinée, et en favorisant une meilleure coopération avec l’Algérie et le Maroc. Mais ce sursaut doit également être politique. Paris souhaite ainsi que les autorités maliennes accélèrent la mise en place des accords d’Alger.

Le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire, le sommet de Ndjamena doit être celui du sursaut diplomatique, du sursaut politique et du sursaut du développement afin de consolider les résultats de ces derniers mois

« L’accord d’Alger signé en 2015 au terme d’un processus de consultation a permis le cadre dans lequel on peut avancer politiquement maintenant, a rappelé le ministre français des Affaires étrangères. Le problème, c’est que jamais il n’y a eu derrière de volonté politique de le faire aboutir. C’est ça la difficulté. Maintenant il faut passer aux actes. Et cette interpellation elle vaut pour ceux qui siègent au Comité de suivi des accords et en particulier les acteurs de la zone, singulièrement les acteurs du Mali. »

Le ministre des Affaires étrangères s’est tout de même félicité de la tenue d’une réunion très attendue du Comité de suivi des accords d’Alger ce jeudi à Kidal.

Quant à la force Barkhane, elle tiendra son rôle, pour le moment, a expliqué Florence Parly, la ministre française des Armées. « Barkhane n’est pas éternelle. Mais à court terme, nous allons rester, ce qui n’exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent, s’ajustent diraient certains, bien au contraire. Les pays sahéliens souhaitent que nous continuions à les aider et les résultats obtenus nous permettent d’accentuer la stratégie d’accompagnement des armées locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain. »

Le partenariat militaire opérationnel semble bien l’objectif de cette année 2021, Barkhane tout comme les Européens de la force Takuba continueront donc massivement d’épauler au combat les armées sahéliennes, afin qu’elles s’affermissent et remportent des victoires.

  Source: Rfi