Yamoussoukro, Tiébissou, Toumodi, Dimbokro ou encore Daoukro… Entre frustrations et manipulations, c’est dans le centre de la Côte d’Ivoire que l’opposition à la candidature d’Alassane Ouattara a été la plus vive et la plus violente.
En ce matin brumeux de décembre, il règne à Yamoussoukro un calme apaisant. Ses avenues trop larges sont presque vides, les magasins ouvrent à peine… La ville a l’air encore endormie. Il y a un peu plus d’un mois pourtant, à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre, elle a été le théâtre de violences d’une ampleur inédite. La nationale A3 qui coupe la ville en deux s’est transformée en ligne de front séparant deux communautés. Un homme a été égorgé, des restaurants et des voitures ont été brûlés, des commerces saccagés, des quartiers barricadés et le processus électoral en lui-même a été largement perturbé.
Yamoussoukro, Tiébissou, Toumodi, Dimbokro ou encore Daoukro… C’est ici, dans le centre de la Côte d’Ivoire, que la contestation contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat a été la plus vive. La plus violente aussi. Loin d’Abidjan, dans des zones souvent rurales et délaissées, en majorité acquises au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), on s’est tailladé à la machette, tiré dessus au fusil de chasse – du calibre 12 dont le canon avait parfois été scié. La rivalité politique a viré à l’affrontement intercommunautaire. Quatre personnes sont mortes à Yamoussoukro, sept à Toumodi et dans ses environs, six à Daoukro. L’une d’entre elle a été décapitée.
Source: RFI