Centrafrique: l’invalidation de la candidature de Bozizé au cœur d’une bataille de communiqués

Simon Maina/AFP François Bozizé, ancien président de la République centrafricaine

En Centrafrique, la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider la candidature de l’ancien chef de l’État François Bozizé fait réagir. Ce lundi, opposition et autorités se sont répondues à travers des communiqués interposés.

L’opposition est sortie de son silence, commentant pour la première fois la décision de la Cour constitutionnelle avec des propos forts. Elle affirme que l’invalidation de la candidature de François Bozizé est liée à la politique du président Touadéra. La coalition de l’opposition COD-2020 condamne aussi « les actes de persécution dont il fait l’objet ».

Elle demande donc la cessation de ce qu’elle considère comme des hostilités à l’encontre des leaders et des militants de l’opposition. Enfin, elle réclame une nouvelle fois une concertation nationale pour apaiser les tensions à trois semaines des élections.

Les autorités ont elles aussi pris la parole ce lundi dans un communiqué. Elles dénoncent la nature « belliqueuse » des propos tenus par François Bozizé à l’occasion de plusieurs déplacements en région ainsi que sa volonté de remettre en cause le processus électoral. « Ces déclarations et agissements de monsieur Bozize Yangouvonda François ne s’inscrivent pas dans les finalités légitimes de la liberté d’expression et du pluralisme partisan qui ne doivent nullement remettre en cause la sauvegarde de la sécurité nationale et de l’ordre public », estime le porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui.

 

Les autorités affirment d’ailleurs que François Bozizé se déplace en région avec un groupe d’hommes armés qui dépasse l’effectif réglementaire de sa garde. Le communiqué appelle donc l’ancien chef de l’État à faire preuve de sagesse, « à se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle » et « à s’inscrire dans la légalité à l’instar des autres acteurs politiques pour le déroulement sans entrave du processus électoral afin de permettre au peuple centrafricain d’élire librement et dans la quiétude ses dirigeants le 27 décembre 2020 ».

Le gouvernement veut aussi rassurer la population et assure qu’il « ne permettra pas que le pays replonge à nouveau dans le chaos » et qu’il usera de tous les moyens légaux pour que « force reste à la loi ».

 

  Source: Rfi