Algérie : Karim Tabbou condamné à un an de prison avec sursis

© Samir Maouche/AFP Karim Tabbou à Béjaïa le 24 mai 2019.

Les faits reprochés à l’opposant politique ont été requalifiés en « incitation à la violence ».

Karim Tabbou, figure du Hirak en Algérie, a été condamné lundi 7 décembre à un an de prison avec sursis et à une amende de 100 000 dinars, par le tribunal de Koléa (Tipaza). Les faits reprochés au porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé) ont été requalifiés en « incitation à la violence ».

Lors de son procès le 30 novembre, le procureur de la république avait requis une peine de trois ans de prison ferme, assorti d’une amende de 100 000 dinars pour « atteinte au moral de l’armée ».

En Marc dernier, il a été condaner à un an de prison ferme pour « atteinte à l’unité du territoire national ». Il est en liberté conditionnelle depuis le 2 juillet, après 9 mois de détention. Depuis le début du mouvement populaire qui a provoqué en 2019 le départ de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans au pouvoir, Karim Tabbou s’est exprimé à de nombreuses reprises pour dénoncer la mainmise de l’appareil militaire algérien sur le processus politique.

« Une institution répressive qui manœuvre contre le peuple »

La juge a notamment interrogé Karim Tabbou sur ses propos tenus le 8 mai 2019 à Kherrata, où il s’est livré à une critique de l’ex-chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah (mort en décembre 2019) à qui il a reproché de faire de l’armée un « parti politique » et une « institution répressive qui manœuvre contre le peuple ».

 L’ancien vice-ministre de la Défense avait pris en main les rênes du pays après le départ forcé de Bouteflika, et organisé une élection présidentielle aux forceps, qui a abouti à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019.

Le 6 décembre, c’est l’étudiante et figure du Hirak Nour El-Houda Oggadi qui a été condamnée à six mois de prison par le tribunal de Tlemcen, dont un mois ferme pour « attroupement non-armé, incitation à attroupement et outrage et violences à fonctionnaires ».

 

  Source: Jeune Afrique