Blinken renvoie dos à dos Kinshasa et Kigali

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a renvoyé dos à dos les autorités congolaises et rwandaises sur des accusations mutuelles de soutien aux groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où une rébellion s’est emparée depuis deux mois d’une importante cité à la frontière avec l’Ouganda.

« Il existe des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR (Hutus rwandais) par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises », a déclaré Antony Blinken au terme d’un tête-à-tête avec le Président rwandais Paul Kagame à Kigali, au cinquième jour de sa tournée africaine.

« Notre position est claire : le soutien à tout groupe armé doit cesser. Il ne s’agit pas d’un groupe contre un autre. Le principe de base est qu’il ne devrait pas y avoir de soutien venant des gouvernements et des forces armées aux groupes armés comme le M23 et les FDLR », a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Accusé de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sur son territoire où s’est formée cette rébellion depuis 28 ans par des réfugiés du génocide rwandais de 1994, Kinshasa nie, tout comme Kigali accusé par les autorités congolaises de soutien au M23 est un groupe rebelle principalement composé de Tutsis congolais.

Blinken a, par ailleurs, exprimé les « graves inquiétudes » des Etats-Unis en matière de droits de l’Homme au Rwanda où des ONG ont alerté sur la persistance de la répression contre les acteurs de l’opposition et de la société civile.

L’une des « préoccupations » de Washington, a dit Blinken, concerne « le manque de garanties de procès équitable » fournies à Paul Rusesabagina, un hutu rendu célèbre par un film qui raconte comment cet homme de 68 nans aujourd’hui, qui dirigeait l’Hôtel des Mille Collines dans la capitale rwandaise a sauvé un millier de personnes durant le génocide des Tutsis en 1994. Il s’était exilé aux Etats-Unis depuis 1996 mais s’est fait arrêter à Kigali en août 2020, à sa descente d’un avion qu’il pensait à destination du Burundi voisin.

Anadolu Agency