À la Une: la disparition de Mamadou Tandja

. AFP Mamadou Tandja

« Le Niger en deuil, s’exclame le site d’information nigérien Tam-Tam Info. Notre pays vient de perdre l’un de ses valeureux et dignes fils. L’ancien président de la république, Mamadou Tandja, a été rappelé à dieu à l’hôpital général de référence de Niamey. Grand homme d’Etat, patriote sincère, le président Tandja a servi notre pays avec honneur et dignité. »

Le Monde Afrique nous brosse le portrait de l’ex-président nigérien : « Ancien militaire ayant participé au putsch contre le président Diori Hamani au profit du général Seyni Kountché (mort au pouvoir en 1987), Tandja avait ensuite été ministre à plusieurs reprises avant d’être élu président en 1999. Renversé en 2010 par un putsch militaire après avoir voulu s’accrocher au pouvoir à la suite des deux mandats auxquels lui donnait droit la Constitution, Tandja restait une figure populaire au Niger. Avec le temps, relate encore Le Monde Afrique, la rue semblait avoir oublié les derniers mois de son régime pour ne retenir que l’image de “Baba” Tandja, le père de la nation, qui luttait contre la pauvreté. Alors que ses partisans ont longtemps espéré son retour sur la scène politique, Tandja s’était définitivement retiré de la vie publique, après des soins médicaux en France en 2015. »

« Droit dans le mur »

« L’homme du “tazartché” s’en est allé », pointe WakatSéra au Burkina. « Le “tazartché”, qui veut dire “prolongation” en haoussa, c’est-à-dire, une sorte de troisième mandat qu’il s’était offert, après un referendum controversé et contesté, même par la Cour constitutionnelle et l’Assemblée nationale. Pour mener son projet à terme, il avait tenu envers et contre tous. (Le président burkinabé de l’époque), Blaise Compaoré aurait pourtant dit à son homologue qu’il “fonçait droit dans le mur”. Hasard du destin, ce sont les mêmes velléités de briguer un troisième mandat, qui emporteront Blaise Compaoré. »

WakatSéra qui remarque également que « Mamadou Tandja est le quatrième ancien chef d’État de la sous-région ouest-africaine que la grande faucheuse emporte en l’espace de trois mois, après les anciens présidents maliens, Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré, et le Ghanéen Jerry John Rawlings, décédés respectivement le 15 septembre, le 10 novembre et le 12 novembre derniers. »

 Élections au Burkina Faso : des résultats au compte-goutte…

À la Une également, les suites des élections au Burkina Faso. Trois jours après le double scrutin présidentiel et législatif, on attend toujours les résultats… Des résultats délivrés « à dose homéopathique », relève L’Observateur Paalga. En effet, la Céni, la Commission électorale, a seulement publié les résultats d’une vingtaine de communes sur 366.

« Toujours est-il que le président sortant est bien parti pour être réélu, estime le quotidien ouagalais, certes, Roch Marc Christian Kaboré est allé en campagne lesté du poids de l’insécurité depuis son accession au pouvoir et dont ses opposants ont fait leur miel électoraliste, convaincus que là était le talon d’Achille de Roch qu’il fallait viser. Mais, au fur et à mesure que les résultats partiels tombent, pointe L’Observateur Paalga, on se rend compte que même dans les régions à fort déficit sécuritaire, le candidat du MPP et son parti tiennent la corde, comme si finalement les électeurs ne leur en tenaient pas autant rigueur que ça. »

La Céni dépassée?

Pour sa part, relève Le Pays, « l’opposition dénonce de nombreuses irrégularités. Et la quasi-totalité de ces griefs vont à l’encontre de la Céni, à qui l’on reproche une grande faillite dans l’organisation administrative et pratique de l’élection. » La Céni « qui doit savoir faire profil bas et travailler à l’apaisement. Mais, il faut bien le dire, s’exclame le quotidien ouagalais, cette organisation approximative de l’élection par Newton Ahmed Barry et son staff qui ont disposé de 5 ans pour le faire, occasionne un recul démocratique pour le Burkina Faso qui avait suscité l’admiration de la communauté internationale par le succès du scrutin de 2015. Et tout cela amène à se poser la question de la pertinence de la formule actuelle de la Céni, pointe encore Le Pays. De nombreux analystes politiques ne sont pas loin de penser, en effet, que cette organisation est dépassée et qu’il faudrait aller vers une administration électorale professionnelle dont le travail serait contrôlé par une chambre composée de partis politiques et d’organisations de la société civile. »

 

   Source: Rfi