Algérie : prison ferme pour un partisan du Hirak ayant moqué le président et la religion

© Ryad Kramdi, AFP Des manifestants algériens défilent à Alger contre le gouvernement, le 28 février 2020.

Un jeune partisan du mouvement de contestation Hirak, a été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion.

Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation anti-régime Hirak, a été condamné, lundi 4 janvier, à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion, selon une ONG et un avocat.

“Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assorti d’une amende. L’heure est très grave au moment où on s’attendait à sa libération aujourd’hui, voire même une relaxe”, a déclaré Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion en Algérie. “Maintenant on doit se mobiliser tous aux côtés des avocats au procès en appel”, a-t-il ajouté. Cette lourde sentence a été confirmée par l’un des avocats, Me Moumen Chadi.  

De nombreuses condamnations

Le parquet de Sétif dans le nord-est du pays avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d’“offense au président”, “aux préceptes de l’islam” et d’“outrage à corps constitué”. Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois pour avoir publié des “mèmes”, des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux, et touchant aux autorités et à la religion.

 De nombreux opposants et militants du Hirak ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs.

Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants anti-régime sont quotidiennes malgré l’arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19. 

  Source: France 24