Libye: début des discussions inclusives sur fond de dissensions quant aux participants

Fabrice Coffrini/Pool via REUTERS Une vue générale à Genève de la salle de discussions entres les deux factions libyennes rivales (photo d'illustration).

Quelques jours après l’accord de Genève sur un cessez-le feu permanent et immédiat en Libye, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) annonce le lancement, par visio-conférence ce lundi 26 octobre, d’une réunion regroupant 75 personnalités libyennes pour avancer dans le processus politique libyen et préparer la rencontre du 9 novembre prévue à Tunis. Cependant et d’ores et déjà, la liste des participants divise.

 Cette rencontre doit acter le changement du système politique, en discussion depuis plusieurs mois, et nommer un nouveau chef du gouvernement pour remplacer Fayez el-Sarraj, démissionnaire. Mais l’annonce, dimanche, de la liste des participants a aussitôt provoqué une série de réactions hostiles à l’ONU et à ses choix concernant la nature des participants.

Ainsi, aucune partie ne semble trouver son compte dans la configuration annoncée pour la réunion politique inter-libyenne et nombreux sont ceux qui expriment leur mécontentement et refusent cette liste. La réaction la plus virulente est venue du parlement basé à l’Est de la Libye. Ce dernier accuse la Manul de vouloir installer les islamistes au pouvoir.

Khaled Torjoman, à la tête de l’un des partis de Benghazi, affirme, lui, que ceux qui ont été choisis face aux Frères musulmans « ne font pas le poids » et « risquent de se transformer en comparses devant eux ».

Parmi les 75 personnalités, 13 représentent le Parlement et 13 autres le Haut-Conseil d’Etat dirigé par les Frères musulmans.

 Beaucoup dénoncent aussi la présence de personnalités dites indépendantes mais qui, en réalité, soutiennent la mouvance islamiste. Pour eux, la réunion n’est qu’un « recyclage des mêmes personnes responsables de la crise actuelle ».

Le comité du dialogue au gouvernement d’union nationale n’est pas content non plus. Il s’accroche à l’accord politique de Skhirat de 2015, valable à l’origine pour deux ans. Ils veulent l’appliquer jusqu’aux élections.

Face à ce dialogue politique qui s’annonce très difficile, Stéphanie Williams, représentante de l’ONU par intérim en Libye, a rappelé que ce qui importe est « ce qui va résulter de cette réunion politique et non pas ceux qui y participent ». Elle rappelle qu’il est « plus important de mettre l’intérêt national au-dessus de toute autre considération personnelle, politique ou régionale ».

  Source : rfi