Le Soudan va-t-il normaliser ses relations avec Israël ? En tout cas, de plus en plus de sources, notamment des médias israéliens et soudanais, l’affirment. Selon eux, les États-Unis mettraient une forte pression sur Khartoum pour que les Soudanais acceptent un accord : un rapprochement avec l’État hébreux en échange d’un package incluant un retrait de sanctions et des aides financières. D’après ces mêmes médias, les Soudanais auraient d’ailleurs accepté. Toutefois aucune annonce officielle pour l’instant et il faut rester prudent.
Si l’on en croit les informations des derniers jours, Washington aurait lancé un ultimatum à Khartoum. En échange d’une reconnaissance d’Israël, les États-Unis s’engageraient à retirer le Soudan de la liste des États sponsorisant le terrorisme. La fin d’une sanction qui soulagerait son économie.
Les Américains auraient également promis de pousser le Congrès à rétablir l’immunité judiciaire du Soudan, bloquant ainsi de futures actions en justice.
L’accord prévoirait aussi des livraisons de blé, nourriture et médicaments pour 600 millions de dollars, une annulation de trois milliards de dette à partir d’octobre 2021 ou encore la mobilisation d’alliés pour de futurs investissements.
Cameron Hudson est sceptique. Le chercheur à l’Atlantic Council « ne pense pas qu’un accord ait été conclu ». Selon lui, Washington est énervé par les réticences soudanaises. Or « les États-Unis ne se rendent pas compte de la fragilité du gouvernement de transition et des divisions qu’entraîneraient une normalisation avec Israël », dit-il.
En effet, la population est divisée sur la question. Le courant islamiste y est par exemple opposé. Au sommet du pouvoir, les militaires semblent favorables, contrairement à un Premier ministre très réservé sur un rapprochement.
La chercheuse Lauren Blanchard s’interroge. Elle souligne que plusieurs mesures comme l’effacement de la dette nécessiteraient l’aval du Congrès. Et puis dans le fond, les engagements américains s’étaleraient dans le temps alors que le Soudan, qui subit inflation et pénuries, a immédiatement besoin d’argent.
Source : rfi