Selon des survivants secourus par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des passeurs ont « violemment poussé des jeunes hommes et des jeunes femmes hors du bateau ». On dénombre huit morts et douze disparus parmi ces migrants, qui tentaient de regagner la Corne de l’Afrique.
C’est une scène d’horreur que décrit, dimanche 4 octobre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le drame s’est déroulé au large des côtes de Djibouti, à bord d’un bateau qui transportait des migrants en direction d’Obock, une ville de transit importante pour les Africains qui tentent de rejoindre le Golfe.
« Selon des témoins survivants, que l’OIM a secourus, trois passeurs ont violemment poussé des jeunes hommes et des jeunes femmes hors du bateau qui était alors en pleine mer », relate Yvonne Ndege, porte-parole de l’agence onusienne.
Recrudescence de migrants au Yémen depuis trois semaines
Le premier bilan est lourd : sur les trente-quatre migrants qui étaient à bord, huit sont décédés, et douze autres sont portés disparus. Les victimes étaient des Éthiopiens qui cherchaient à regagner la Corne de l’Afrique, après avoir échoué dans leur tentative de rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen. Un souhait rendu impossible à cause des multiples fermetures de frontières liées à la pandémie de Covid-19.
La situation s’aggrave ces derniers temps. Selon l’OIM, au cours des trois dernières semaines, ce sont au moins 2 000 migrants qui sont arrivés du Yémen à Djibouti. La plupart veulent entrer en Éthiopie, en Somalie ou dans d’autres pays de la Corne de l’Afrique. Et faute de trajet sûr possible, « ils mettent leur vie en jeu, risquent d’être exploités par des passeurs et, dans ce cas précis, en meurent », déplore Yvonne Ndgege.
Le détroit de Bab el-Mandeb, qui sépare Djibouti du Yémen, est un lieu important du trafic de migrants et de réfugiés dans les deux sens. D’un côté, des Yéménites qui fuient la guerre et, de l’autre, des Africains qui veulent tenter leur chance dans la péninsule arabique.
Source : rfi