Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé, mercredi 23 septembre à Abidjan, un don de 4,8 millions d’euros au Niger pour la mise en œuvre de son Programme de financement de la gestion des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi).
Ce financement issu des ressources du Fonds africain de développement FAD-15), est un appui technique et institutionnel visant à renforcer la résilience et la réponse du Niger face aux catastrophes liées à la sécheresse. Le projet, qui porte sur un montant total de 6,9 millions d’euros (5,8 millions d’UC), sera cofinancé par le guichet de prêt à taux concessionnel du Groupe de la Banque et aussi la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (contribution en nature d’environ 891 000 euros soit 0,75 millions d’UC) et le gouvernement nigérien environ 1,24 millions d’euros (1,05 millions d’UC).
L’ADRiFi au Niger a pour objectif de renforcer la résilience et la réponse aux chocs climatiques en améliorant la gestion des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique. A cet effet, il fournira un appui technique et financier au gouvernement nigérien, à travers deux axes : le renforcement des capacités du Niger en matière d’évaluation des risques de sécheresse, de prévention des crises alimentaires liées à la sécheresse et d’élaboration de plans de contingence ; le transfert du risque souverain à travers la souscription d’une assurance contre les risques de sécheresse auprès de la Mutuelle
panafricaine de gestion des risques, African Risk Capacity (ARC).
« Ce financement arrive à point nommé car le Niger subit désormais de plein fouet les impacts des changements climatiques, qui portent à chaque fois un coup aux revenus des ménages, à la performance du secteur agricole, à la croissance économique, et aux équilibres macroéconomiques du pays notamment le budget de l’État et la balance des paiements », a déclaré la directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest à la Banque, Marie Laure Akin Olugbade.
Le Niger, vaste pays d’Afrique de l’Ouest situé dans le désert du Sahara, a adopté le recours à l’assurance paramétrique comme option de prévention et de gestion des risques de catastrophes liées aux aléas climatiques pouvant affecter les populations vulnérables en milieu rural. Le recours à un tel mécanisme de transfert de risques garantit une
disponibilité immédiate de fonds en cas de catastrophe pour limiter les dégâts et fournir les filets sociaux nécessaires au relèvement de la crise.
« Une intervention de la Banque pour appuyer le gouvernement à faire face à cette contrainte est opportune, car la Banque sauvegardera les acquis des investissements dans les domaines de la résilience, tout en promouvant la mise en place de politiques et mécanismes nécessaires pour une meilleure gestion des crises alimentaires », indique le document présenté mercredi par la Haute direction de la Banque au Conseil d’administration.
De plus, face à la pandémie actuelle et son impact sur l’économie mondiale, et nigérienne en particulier, et compte tenu de la vulnérabilité du pays aux aléas climatiques qui demeurent d’actualité, l’appui de la Banque à travers l’ADRiFi revêt une pertinence singulière. En effet, grâce à l’ADRiFi, la Banque préserve le budget de l’État du Niger contre les potentiels chocs de sècheresse alors que le pays s’efforce à relancer son économie.
Le programme ADRiFi qui sera mis en œuvre de 2020 à 2023 au Niger est en ligne avec la Stratégie nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable du Niger intitulée « Initiative : les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (I3N), qui vise à atteindre l’objectif ultime « Faim Zéro » au Niger. Il s’inscrit également dans le cadre du Document de stratégie-pays (DSP) de la Banque pour le Niger (2018-2022) et cadre avec deux
des « High 5 », les cinq priorités stratégiques de la Banque : « nourrir l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des Africains ».
Le projet du Niger est le cinquième à être approuvé dans le cadre d’ADRiFi, après ceux de la Gambie, de Madagascar, du Zimbabwe et de la Mauritanie.
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