Vincent Karega est accusé de nier le massacre de plus d’un millier de personnes à Kasika, dans la province du Sud-Kivu, le 24 août 1998. Un massacre attribué par l’ONU aux rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et leurs alliés militaires rwandais.
Les manifestations pour demander l’expulsion de Vincent Karega ont commencé il y a un mois. Mercredi, des dizaines de militants de mouvements citoyens sont à nouveau descendus dans la rue.
Au son des mégaphones et surmontée de banderoles et de quelques photos des victimes des massacres dans l’est du pays, la marche est partie du rond-point des Huileries, à Kinshasa, peu avant midi. Une centaine de manifestants a ensuite déferlé le long de cette avenue très fréquentée, avant d’être confrontés par la police.
Il y a alors eu de violentes interpellations, que dénonce Floribert Anzuluni du mouvement citoyen de Filimbi : « C’est inacceptable, malheureusement. On ne comprend pas, les marches citoyennes sont inutilement réprimées. Ce qui n’est pas normal, alors que nous avons écrit quarante-huit heures avant et nous n’avons reçu aucune réponse. »
Les manifestants voulaient déposer leur mémorandum au ministère des Affaires étrangères. Après des négociations avec la police, seule une trentaine de personne ont été autorisées à se rendre au ministère. Et c’est finalement la cheffe de cabinet du ministre qui a réceptionné le document dans lequel les activistes l’interrogent.
« Le gouvernement tarde à s’assumer en prenant des mesures qui s’imposent à l’égard de Monsieur Karega. Ainsi se pose cette question : est-il un diplomate indispensable pour les relations entre la RDC et le Rwanda ? », questionne Nicole Kavira, du Mouvement des indignés de la situation sécuritaire dans l’est du pays.
En plus de l’expulsion de Vincent Karega, les militants exigent la création d’un Tribunal pénal international sur le Congo pour juger des crimes répertoriés par l’ONU. Une demande que porte aussi le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege.
Source : rfi