Les autorités camerounaises ont interdit les manifestations annoncées par le MRC de Maurice Kamto ce mardi. L’opposant a invité les Camerounais à manifester pacifiquement pour réclamer le départ du président Paul Biya et le report des élections régionales prévues en décembre, si la crise dans les régions anglophones n’est pas réglée et si le système électoral n’est pas reformé de manière consensuelle.
« Ce 22 septembre n’est que le début », promet Albert Nzongang, conseiller spécial de Maurice Kamto. Ces derniers jours et pour la première fois, le leader du MRC a rencontré plusieurs partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile. Mais ces mouvements n’appellent pas formellement à rejoindre la marche. « Il faut reconnaître qu’aucun acteur d’envergure ne s’est senti à l’aise avec les délais, nous n’avions pas été consultés », confie l’un d’entre eux qui espère néanmoins qu’une véritable plateforme de l’opposition verra le jour bientôt.
Liberté d’expression contre respect de la Constitution
Dans ces conditions, Maurice Kamto réussira-t-il à mobiliser ? Les marches pourront-elles se dérouler malgré le déploiement des forces de l’ordre ? L’avocate Alice Nkom, une des figures de la société civile, regrette l’attitude du gouvernement qu’elle qualifie de « va-t-en-guerre ». « Parler du départ de Paul Biya, est-ce un crime de lèse-majesté ? », ironise-t-elle « et que faites vous de la liberté d’expression, tant qu’elle est non-violente ».
Du côté du gouvernement, on rappelle que ces marches sont interdites, que ce n’est pas la rue qui dictera sa loi. « Il y a des limites à ne pas franchir, insiste un ministre. Il faut respecter la constitution. Le président Biya a un mandat de 7 ans… Qu’ils soient un peu patients ». Les forces de l’ordre étaient d’ailleurs visibles lundi à Douala et à Yaoundé notamment.