Le gouvernement ivoirien a affirmé mercredi 29 juillet traiter la demande de passeport de l’ex-président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), qui veut rentrer en Côte d’Ivoire. «L’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles nous a informé de la réception d’une requête de passeport de service. Le dossier est en cours de traitement auprès des autorités compétentes, en commençant bien sûr par l’ambassade de Belgique » a déclaré Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.
M. Gbagbo a aussi introduit une requête «pour un casier judiciaire et un certificat de nationalité», des pièces administratives indispensables pour tout candidat à un mandat électif en Côte d’Ivoire, dont la présidentielle. «C’est un Ivoirien comme tout autre. Il recevra ses documents après le traitement. C’est tout à fait normal» a souligné M. Touré. Lundi, «après plusieurs demandes infructueuses d’établissement d’un passeport diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères à Abidjan, le président Laurent Gbagbo s’est déplacé ce jour auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour introduire une demande de passeport ordinaire et d’un laisser-passer», a annoncé, dans un communiqué, son avocate Me Habiba Touré.
Un enjeu politique majeur
Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire revêt un enjeu politique majeur, à trois mois de l’élection présidentielle. Son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), l’exhorte à se présenter au scrutin. L’ex-président entre 2000 et 2010 a été acquitté par la CPI de crimes contre l’humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d’appel de la procureure de la Cour, Fatou Bensouda.
La CPI a refusé une demande de liberté sans condition présentée par M. Gbagbo, 75 ans, mais a cependant assoupli les conditions de sa liberté conditionnelle, l’autorisant à quitter la Belgique, où il était assigné à résidence depuis son acquittement, à condition que tout pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir. M. Gbagbo a par ailleurs été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour le «braquage» de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest. La présidentielle s’annonce tendue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait plus de 3.000 morts.
Source : Le figaro