Burundi: l’ONU demande plus de gages à Bujumbura

© AFP/Carl de Souza La Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi a appelé mardi le nouveau gouvernement à «—briser le cycle de la violence—» et à coopérer avec les Nations unies.

La Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a appelé mardi le nouveau gouvernement à « briser le cycle de la violence » et à coopérer avec les Nations unies.

 Dans un communiqué, les commissaires de l’ONU, dont le rapport final sera publié en septembre, ont exhorté le nouveau président Évariste Ndayishimiye à démontrer « sa volonté de changement en coopérant pleinement » avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme, dont la Commission, et à rouvrir le bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme au Burundi.

Doudou Diène, le président de la Commission chargée d’enquêter sur les graves violations des droits humains commises au Burundi depuis le début de la crise de 2015, a estimé que le pays se trouvait aujourd’hui à la croisée des chemins.

« Le Burundi est à un tournant historique après la mort du président Nkurunziza, a-t-il déclaré au micro d’Esdras Ndikumana. Il y a un changement de pouvoir, d’homme en tout cas à la tête du pays. Nous disons, et je pense que la communauté internationale dit la même chose, que c’est un tournant historique et qu’il y a la possibilité d’un changement ou d’une aggravation. »

 « Dans ces conditions-là, il ne faut pas que la communauté internationale estime qu’un simple changement d’homme induise un changement qualitatif dans le respect des droits de l’homme et de la démocratie. Nous lançons un appel à la vigilance pour suivre la situation des droits de l’homme. Il y a trois facteurs de risques qui sont aggravés : un environnement marqué par l’insécurité et l’instabilité sociopolitiques, des structures étatiques faibles, notamment le système judiciaire, et un climat d’insécurité générale pour les violations graves des droits de l’homme récentes et du passé. »
     Source : rfi