La cour d’appel de Mascara, dans le nord-ouest de l’Algérie, a condamné mardi un correspondant du groupe de médias privé Ennahar à 15 mois de prison ferme, pour des publications sur Facebook favorables à la contestation antirégime, a annoncé son avocat à l’AFP.
Ali Djamel Toubal avait été condamné le 18 juin en comparution immédiate à deux ans de prison ferme pour “outrage à corps constitué” et “publications Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national“. Il a notamment publié et commenté des photos montrant des policiers molestant des militants du Hirak, mouvement populaire antirégime.
“Le procureur avait demandé le durcissement de la peine mais la cour l’a réduite“, a précisé son conseil, Me Mustapha Bouchakour. “Psychiquement, il n’était pas bien aujourd’hui“, a ajouté l’avocat du journaliste de 47 ans, père de trois enfants. Ali Djamel Toubal a été condamné sur la base d’un nouveau code pénal adopté en avril et dénoncé par les militants des droits humains craignant une ingérence de l’Etat dans le droit à la liberté d’expression.
L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters sans frontières (RSF). Elle a dégringolé de 27 places par rapport à 2015 (119e). La pandémie de Covid-19 en Algérie n’empêche pas les autorités de poursuivre et condamner militants du Hirak, opposants politiques, journalistes et internautes. Selon un décompte du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), près de 60 détenus du Hirak sont encore incarcérés, la plupart pour des publications sur Facebook.
Source : L’Orien-Le Jour