Au Niger, le journaliste Ali Soumana a été arrêté, dimanche 12 juillet, après une convocation dans les locaux de la police judiciaire de Niamey. Il est actuellement en garde à vue. On lui reproche d’avoir écrit et diffusé de fausses informations concernant l’affaire de l’audit au ministère de la Défense.
Ali Soumana est le directeur de la publication du journal Le Courrier qui a publié un article la semaine dernière sur les suites judiciaires de l’affaire de l’audit au ministère de la Défense qui ont coûté 76 milliards de FCFA, selon une première version, ramenés à 24 milliards de FCFA après une enquête de la police judiciaire.
L’article du Courrier affirme que des fournisseurs de matériel militaire, accusés de malversations, seraient actuellement entendus par l’Agence judiciaire de l’État (AJE), une agence chargée de régler les contentieux et de s’entendre à l’amiable, sur les montants à rembourser. Ils échapperaient ainsi aux poursuites, selon le journal.
L’article a été partagé plusieurs fois sur les réseaux sociaux, mais pour maître Ahmed Mamane, avocat d’Ali Soumana, son client n’est pas responsable de cette diffusion puisqu’il ne dispose pas de compte facebook.
Il affirme aussi que le journaliste n’a pas écrit de fausses informations. « En effet », dit-il, « comment l’Etat et les accusés peuvent-ils se mettre d’accord sur des dommages et intérêt sans que le juge d’instruction n’ait établi s’il y avait bel et bien un préjudice ? » Selon lui, en vertu de la présomption d’innocence, c’est à la justice de dire s’il faut rembourser et combien il faut rembourser, et non pas à une agence étatique.