Somalie et Somaliland ont avancé dans le dialogue

STR / AFP Le président du Somaliland Muse Bihi Abdi à Hargeisa, en 2017.

Un sommet historique entre la Somalie et le Somaliland se tenait jusqu’à ce jeudi 18 juin à Djibouti. Le président du Somaliland, Muse Bihi et celui de Somalie, Mohamed Farmajo se sont parlés ce week-end. Et après plusieurs jours de tractations entre les délégations, un texte commun a pu être signé.

 C’est un tout petit pas vers la paix franchi par la Somalie et le Somaliland, un territoire qui a fait sécession en 1991 sans être reconnu par la communauté internationale. Le compromis signé comprend cinq points : un code de conduite, un engagement à construire la confiance ou encore la promesse d’appliquer de précédents accords sur les investissements et l’aide humanitaire.

Plusieurs sous-comités ont été désignés, notamment sur la sécurité et l’espace aérien. Ils se réuniront de nouveau à Djibouti dans quinze jours, avant un sommet ministériel dans un mois et demi.

Sceptique, le chercheur Rashid Abdi décrit des négociations sans nouvelles idées ni percée significatives. Il prédit que sans imagination, cette énième tentative échouera.

 Il a d’ailleurs fallu être patient pour arracher cet accord obtenu dans une ambiance parfois tendue. Plusieurs fois les délégations ont menacé de claquer la porte. Un communiqué a même dû être modifié car il désignait le Somaliland comme un pays, provoquant la colère de Mogadiscio.

Daoud Houmed, porte-parole de la majorité djiboutienne, explique que « tout le monde savait que ce serait compliqué. Mais chacun a pris ses responsabilités pour franchir cette première étape. L’objectif principal était d’abord de ramener tout le monde autour de la table », dit-il.

À son retour à Hargeisa, le président du Somaliland a été accueilli par des centaines de personnes. Devant la foule, Muse Bihi est resté inflexible, disant être « prêt à attendre 100 ans pour que l’indépendance soit reconnue ».

 

    Source: rfi