Le procès du journaliste Amadou Vamoulké a repris au Cameroun hier mardi et les audiences doivent se poursuivre jusqu’à jeudi. Son avocate demande à ce qu’il soit placé en détention provisoire pour protéger sa santé.
C’est la 30e fois que l’ex-directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV) doit être présenté devant le Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé (selon RSF). Amadou Vamoulké, accusé de détournement de fonds, est depuis près de quatre ans en détention préventive.
Âgé de 70 ans
Selon maître Alice Nkom, son procès interminable est bien le signe que le dossier est vide sur le fond. Elle dénonce un procès politique et plaide la relaxe. Et si le procès doit encore se prolonger, elle demande que le journaliste, malade et âgé de 70 ans, soit placé en liberté provisoire. Elle craint en effet qu’il ne soit victime du coronavirus.
« Cette fois-ci, on est rentrés dans le vif du sujet, c’est-à-dire qu’on a commencé à entendre les témoins de l’accusation, explique Me Alice Nkom au micro de Jeanne Richard. Nous demandons qu’il soit mis en liberté provisoire, parce qu’aujourd’hui on a un argument de poids. C’est-à-dire qu’il y a ce monsieur coronavirus qui sévit là-bas en prison. Il y a déjà des morts. Et les mesures barrières sont impossibles dans des prisons qui sont déjà surpeuplées. Tout le monde le sait. Ils sont dix dans sa cellule. Dix ! Dans des cellules de 20 m² ! Comment pouvez-vous pratiquer la distanciation ? »