EPIDEMIE : L’entreprise commence cependant à manquer de matériaux et a du mal à s’approvisionner
Confinement oblige, les bateaux restent au port. La plaisance à l’arrêt, c’est tout un secteur de l’économie bretonne qui marque une pause. Pour faire face, certaines adaptent leur production pour répondre à la crise sanitaire engendrée par l’épidémie de coronavirus. C’est le cas de la société Guardtex, spécialisée dans la fabrication de tissus nautiques, qui s’est reconvertie dans la production de visières de protection pour soignants.
Installée à Sarzeau, dans la partie sud du golfe du Morbihan, l’entreprise produit habituellement des housses de protection, des coussins ou des capotes pour les voiliers ou bateaux à moteur mais aussi des accessoires pour la course au large. Avec l’arrivée du Covid-19, l’entreprise a été contactée par l’agence régionale de santé. Elle a décidé d’utiliser ses « matériaux souples » pour se lancer dans la production d’un « bouclier facial contre les projections », vendu 19,80 euros. « Une protection mécanique » qui s’adapte à la tête, « un écran évitant la projection de postillons tout simplement », indique Thierry Plagué, PDG de la société qu’on appelait Sellerie Nautique. Ces masques ont l’avantage de pouvoir être portés toute la journée et d’être facilement lavés.
Les salariés travaillent 24 heures sur 24
L’entreprise a d’abord livré le CHU de Brest avant de recevoir des commandes. Les visières partent « dans les hôpitaux, les centres de soins, les Ehpad et les entreprises qui veulent se remettre au travail et ont besoin d’augmenter les mesures barrières prises pour protéger leurs salariés », explique le PDG. « La majorité des commandes que l’on reçoit aujourd’hui, c’est pour les hôpitaux », relève le patron de Guardtex. Une quinzaine de salariés travaillent actuellement 24 heures sur 24 pour produire 2.000 visières par jour. « On est dans une situation très compliquée. Les personnes sont très mobilisées, très fières, on a pris des personnes en renfort. »
Théoriquement, la capacité de production pourrait atteindre 20.000 visières par jour. Mais « le principal souci, c’est l’approvisionnement en matériaux » regrette le patron, qui demande aux fournisseurs de cristal souple, néoprène, et d’auto-agrippant de se faire connaître. Comme l’entreprise « va bientôt arriver à saturation, j’ai proposé aux industries du nautisme, notamment, de leur fournir les plans et les fichiers nécessaires à la fabrication de ce bouclier pour éviter qu’ils perdent du temps » à essayer de les produire.
source : 20 minutes société