Il s’offusque du mutisme de sa confrerie sur ce drame qui continue de tenir en haleine la République, et lance un appel à l’éveil sur des cas de «violations flagrantes des règles de droit».
A la suite des massacres du village Ngarbuh (Nord-ouest), le Barreau du Cameroun ne s’est pas fait entendre. Et cela n’a pas échappé à l’ancien Bâtonnier, Me Yondo Black, qui n’a pas manqué de le relever, dans une tribune libre publiée dans le quotidien Le Jour parution de ce jeudi 12 mars 2020.
Près d’un mois après ces tueries, l’insubmersible Yondo Black pense qu’il y a un besoin de démêler l’écheveau sur cette affaire une fois pour toute. «Le peuple a besoin de savoir. Le peuple a le droit de savoir, de savoir s’il y a des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des génocides(…)».
Il reste cependant stupéfié par la posture de ses confrères avocats, dont le mutisme peut, selon lui, s’assimiler à un silence complice. «Le silence assourdissant du Barreau devant les violations aussi flagrantes des règles de droit risque de s’analyser en une lâcheté sans pareille et être assimilé à une forme de complicité punissable dont il devra en répondre devant l’histoire».
Pour lui, les avocats doivent absolument se manifester, et exiger eux aussi, une enquête indépendante. «Il est temps que la voix du Barreau du Cameroun, dans son entité, rejoigne le camp de ceux qui réclament instamment une enquête internationale, impartiale et indépendante sur les massacres de Ngarbuh», renchérit-il.
Me Yondo Black appelle également ses confrères à mener des combats pour le respect des règles de droit, en l’occurrence le respect des normes internationales dans l’administration de la justice, des procès publics équitables, le droit immédiat à un avocat, des garanties d’une procédure régulière.
«Ce serait donc un combat pour faire respecter nos lois et règlements pour la sauvegarde de la sureté de l’Etat et la paix publique en défense desquelles, l’Avocat a prêté serment. Et c’est la moindre des contributions que le peuple est en droit d’attendre d’un Barreau responsable», déclare l’ex bâtonnier.
Source : Cameroun-info.net