En raison de la pandémie du coronavirus, qui a induit non seulement la baisse des cours mondiaux des principales matières premières exportées par les pays de la Cemac, mais aussi ralenti les exportations desdits produits, le déficit budgétaire, qui est un indicateur « très surveillé dans la zone Cemac », se creuse ainsi de façon substantielle. En effet, souligne la Beac, ce solde affichait un excédent de plus de 15 milliards de FCFA au premier trimestre 2019.
Au demeurant, relève la Banque centrale, tout en maintenant « une politique budgétaire expansionniste, pour soutenir l’investissement et la croissance », les pays de la Cemac ont cependant continué de respecter les engagements « pris dans le cadre des programmes de réformes signés avec le fonds monétaire international (FMI) », au cours de la période de référence.
Cette dernière réalité observée au cours des trois premiers mois de l’année n’est certainement plus valable de nos jours, après le durcissement de la crise au coronavirus dans cet espace communautaire dès la mi-mars 2020, avec l’apparition des premiers cas. En effet, à partir de ce moment-là, les pays ont dû prendre des mesures pour freiner l’expansion de la pandémie. Ce qui a conduit, dès le début du 2e trimestre 2020, à l’adoption des collectifs budgétaires et la réorientation des dépenses publiques.
Il en a résulté qu’au Cameroun, par exemple, le déficit budgétaire, initialement annoncé à 1,5% du PIB suivant les engagements pris avec le FMI, atteindra finalement 4,5% du PIB cette année (986,6 milliards de FCFA). C’est du moins la projection contenue dans la loi de finances rectificative signée le 3 juin 2020 par le chef de l’État, puis entérinée par le Parlement.
Source : Investir au Cameroun