Au moins 19 civils tués dans de nouveaux massacres en Ituri

PHOTO AFP / LION Un combattant de la Force patriotique de résistance pour la milice de l'Ituri (FRPI) fume, 28 juillet 2006, près de Tchei, dans le sud de l'Ituri. L'ONU fait pression pour une reddition complète de la milice dans la région pour garantir des élections sans heurts.

En République démocratique du Congo, dix-neuf civils ont été tués et deux autres blessés dans des attaques simultanées de trois villages en Ituri, dans le nord-est, où l’armée peine à contenir une milice depuis fin 2017.

 Les miliciens du groupe Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) “ont attaqué trois villages dans un rayon de 3 km, ils ont tué 19 personnes” dimanche, a déclaré Innocent Madukadala, chef de secteur de Banyali Kilo dans la province de l’Ituri. “Certains ont été tués à la machette et d’autres par armes à feu”, a-t-il précisé.

Parmi les victimes, “cinq personnes ont été tuées dans le village de Lisey, deux dans celui de Tchulu et 12 à Aloys“, a détaillé cette source.

Six militaires ont été dépêchés sur place et sont retournés lundi au chef-lieu du secteur situé à 15 km des villages attaqués, demandant aux populations de quitter momentanément leurs habitations, selon des témoignages.

Un mouvement de déplacement de la population est en cours, selon M. Madukadala.

Depuis décembre 2017, la région aurifère de l’Ituri a renoué avec les violences liées à un conflit pour le contrôle des terres qui oppose les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants.

La milice Codeco dit défendre les intérêts des membres de la communauté Lendu.

Au premier semestre 2020, au moins 636 personnes ont été tués dans ces violences, d’après un récent rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme.

Ces violences s’apparentent à un “crime contre l’humanité“, d’après l’ONU pour qui les victimes sont principalement des membres de la communauté Hema qui n’a pas constitué de milices, s’en remettant à l’autorité de l’État.

Entre 1999 et 2003, un conflit entre ces deux groupes avait déjà fait plusieurs dizaines de milliers de victimes jusqu’à l’intervention d’une force européenne.

    Source : voa afrique