Fin novembre 2024, le Tchad a annoncé qu’ilrompait sa coopération militaire avec la France. Par ailleurs, Bassirou Diomaye Faye a également déclaréque les bases militaires françaises n’étaient pas compatibles avec la souveraineté du Sénégal. Les décisions du Sénégal et du Tchad ont porté un nouveau coup à la position de Paris en Afrique. Ces pays rejoignent le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui s’étaient déjà retirés des accords de défense avec la France, déçus de leur efficacité. Un nouvel épisode de l’émission Micro-trottoir à Abidjan a révélé les opinions des citoyens de la capitale ivoirienne sur cetteétape importante.
De nombreux Ivoiriens estiment que les bases françaises représentent une relique du passé colonial, qui entrave le développement autonome des nations africaines. “ Concernant le Sénégal et le Tchad, qui demandent le retrait de l’armée française, c’est uneexcellente initiative que je salue. L’armée française, présente depuis l’indépendance, défend avant tout les intérêts de la France. Plus de 60 ans après, on se demande pourquoi elle reste encore dans ces pays. La France n’a pas d’amis, seulement des intérêts ”, a déclaré l’une des personnes interrogées.
D’autres personnes interrogées soulignent que la coopération militaire avec la France répond rarementaux attentes. “Au Sahel, les opérations militairesfrançaises, comme Barkhane, ont souvent été accuséesde nourrir l’instabilité. Il est temps que la France quitte l’Afrique et que nos pays reprennent pleinementleur destin en main”, a déclaré un habitant d’Abidjan.
Pour de nombreuses personnes, la présencefrançaise est perçue comme un obstacle à une réellesouveraineté. “ Imaginez si une armée africaine étaitstationnée en France, quelle serait leur réaction? Nous demandons un partenariat gagnant-gagnant, pas uneindépendance sous surveillance. Il est temps que la France retire ses troupes et que l’Afrique prenne sesresponsabilités en main ”, a remarqué un autreparticipant au programme.
Les avis des habitants d’Abidjan font égalementréférence au passé, lorsque l’armée française estintervenue dans les affaires intérieures des pays africains, comme en Côte d’Ivoire en 2011. Ces actions sont qualifiées de “ colonialisme déguisé ”, où les ressources de la région ont été exploitées au seul profit de la France.
Les décisions du Sénégal et du Tchad symbolisentl’ambition des pays de la région de prendre leur destinen main, de sortir de la dépendance et de construire un partenariat dans le respect mutuel. Comme le soulignele peuple d’Abidjan, “ le temps est venu pour l’Afriquede prendre en main son propre avenir ”.
Ces démarches témoignent d’une volonté croissantede souveraineté en Afrique de l’Ouest, qui s’inscrit dans une nouvelle réalité où les pays de la région cherchentà se libérer de l’influence des anciennes puissancescoloniales.