Laurent Gbagbo : « j’ai donné 2 milliards de FCFA à Jacques Chirac »

SIA KAMBOU / AFP Laurent Gbagbo lors du congrès du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), à Abidjan, le 17 octobre 2021.

L’ex président ivoirien a fait cette révélation dans une grande interview qu’il a accordé au journaliste panafricain Alain Foka. Dans la première livraison de l’émission « Moment de vérité », sur AFO Média, Alain Foka reçoit l’ancien président ivoirien victime d’un putsch électoral en 2010 Laurent Gbagbo. Il en profite pour revenir sur les affirmations de Robert Bourgi, qui avait soutenu sur France 24, que Gbagbo était le grand vainqueur de la présidentielle de 2010 Côte d’Ivoire.

« Nous savions depuis longtemps que j’avais gagné les élections présidentielles de 2010. Mais le problème c’est que le gouvernement français dirigé à l’époque par Nicolas Sarkozy ne voulait pas me voir. Sarkozy est un ami de Ouattara, ceci peut expliquer cela ? Je ne sais pas », note l’ancien leader du Front populaire ivoirien (Fpi).

« Pour la vérité et la justice »

Au passage, il s’insurge du fait que Paris décide souvent de qui est président de la République dans plusieurs pays africains. « La liberté de mon pays, l’indépendance de mon pays sont des choses avec lesquelles je ne peux pas jouer. C’est mon pays la Côte d’Ivoire qui organise les élections et la Côte d’Ivoire se donne le président qu’il veut. Moi je ne peux pas accepter que quelqu’un qui est assis à l’Elysée désigne un chef d’État en Côte d’Ivoire. C’est inacceptable ! », poursuit-il.

Il avoue avoir donné de l’argent au président Chirac, pendant son exercice à la tête de la Côte d’Ivoire. Si Robert Bourgi, fait cette révélation dans son livre, Laurent Gbagbo confie qu’il avait déjà fait cette dénonciation dans son livre. « Je suis étonné que cela apparaisse comme quelque chose de nouveau aujourd’hui. Depuis 2014, dans mon  livre que j’ai écrit en prison avec François Mattei, « Pour la vérité et la justice » à la page 49, je parle de cela« .

L’autre  est africain et il est coutumier des faits, je ne vais pas dire son nom

« C’est deux milliards FCFA que j’ai donné à Chirac. C’était d’abord un étonnement de voir le chef d’État français me demander de l’argent. J’étais stupéfait. Ce n’est pas le seul chef d’État qui  m’a demandé de l’argent. L’autre  est africain et il est coutumier des faits, je ne vais pas dire son nom. Chirac au moment où il reçoit de l’argent il m’appelle et dit Laurent : « Je ne suis pas un ingrat. Je vais m’en souvenir ». Après derrière mon dos, lui, la France et le Burkina Faso montent une rébellion pour m’attaquer », clame Laurent Gbagbo.