Le groupe LFI (La France Insoumise) a l’Assemblée nationale, réclame qu’un « débat » soit organisé devant le Parlement, après l’annonce, par l’Élysée, de la mobilisation de « moyens militaires » français » pour parer la menace iranienne ».
Dans une lettre adressée jeudi par la présidente du groupe, Mathilde Panot, les députés LFI soulignent qu’en vertu de l’article 35 de la Constitution, « le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention ».
Si la présidence française n’a pas précisé la nature de implication dans les opérations menées mardi soir, le groupe LFI s’interroge sur les moyens qui ont pu être mobilisés.
« Que doit-on en comprendre ? Que la France a mobilisé des forces projetées à l’étranger au service d’un État, qui bafoue depuis des mois toutes les règles du droit international, interdit l’accès à son territoire au Secrétaire général des Nations unies et avec lequel elle n’est liée par aucun traité ou accord de sécurité et de défense ? Alors même que rien n’a été fait pour empêcher les frappes sur le Liban qui ont déjà fait plus de 1000 victimes dont 2 Français » questionne Mathilde Panot dans un courrier adressé à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Et de poursuivre : « Il ne fait aucun doute que l’expression ‘mobiliser ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne’ désigne bel et bien une ‘intervention des forces armées à l’étranger’. Le gouvernement ne peut donc s’abstenir d’en informer officiellement et précisément notre Assemblée ».
Mathilde Panot, qui souhaite que « cette information soit suivie d’un débat », exhorte Yaël Braun-Pivet à faire en sorte « que les droits du Parlement soient respectés dans ces circonstances périlleuses ».
Pour rappel, près de 200 missiles ont été tirés vers Israël par l’Iran, a annoncé, mardi soir, Tel Aviv.
De leur côté, les Gardiens de la révolution iraniens ont indiqué dans un communiqué, avoir frappé des « cibles » en Israël avec des « dizaines » de missiles, pour venger Hassan Nasrallah – le secrétaire général du Hezbollah libanais – et Ismail Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas.
Dans la foulée, l’Élysée annonçait au terme d’un conseil de défense et de sécurité nationale, que la France avait mobilisé « ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne ».