Mali : Bamako ouvre une enquête contre la mission de l’ONU

Assimi Goïta, président de la Transition du Mali

Le gouvernement de la Transition malienne a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre L’ONU. Bamako attaque la Mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies et ses présumés complices.

Espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État et complot militaire. Voilà ce que reproche Bamako à l’ONU. C’est dans un communiqué, en date du samedi 13 mai 2023, que le gouvernement malien annonce que l’ONU est visée par une enquête. Celle-ci concerne les événements de Moura du 27 au 31 Mars 2022. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme à cet effet, a été publié le vendredi 12 mai 2023.

Le massacre de Moura au cœur du rapport

Dans son rapport, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a accusé l’armée malienne et des militaires étrangers d’avoir tué plus de 500 personnes. Les conclusions précisent que la grande majorité des personnes ont été sommairement exécutée, lors d’une opération militaire à Moura, dans la région de Mopti, située au centre du Mali. Les faits remontent à mars 2022. Conclusions que rejette formellement Bamako qui a lancé une contre-attaque.

« En aucun moment, ni la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali, ni le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme ne lui ont adressé une demande d’autorisation pour prendre des images de Moura grâce à des satellites », a indiqué le Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien.

« Manœuvre clandestine contre la sécurité nationale »

Pire, accuse l’officiel, l’ONU a fait usage de « satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes ». Et d’accuser que « la Mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali ». Ce qui, selon lui, a poussé le gouvernement à « ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la Mission d’établissement des faits et ses complices ».

Selon Bamako, L’ONU et ses « complices » sont attaqués « pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, des crimes réprimés par le code pénal, ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire, sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires ». A la suite de ce rapport, les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada au Mali avaient exprimé leur profonde préoccupation.