Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, connu pour son opposition aux troisièmes mandats, a annoncé ce mercredi 11 septembre qu’il ne briguerait pas de second quinquennat après celui en cours jusqu’en 2025.
“Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils”, a-t-il annoncé le 11 septembre, cité le lendemain par le portail Le Faso, à l’issue d’un Conseil des ministres. Des propos largement relayés par son opposant et vice-président de l’inter-coalition des partis de l’opposition, Destin Gavet. Cette décision “soudaine et inattendue”, qui intervient à moins d’un an de la fin de son quinquennat, prend de court ses partisans, déjà lancés en ordre de bataille pour sa réélection à la prochaine présidentielle (élection dont la date n’est pas encore connue). Son mandat n’a d’ailleurs pas été un long fleuve tranquille. On se souvient qu’en 2023, des affrontements avaient opposé, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, des soldats de la garde nationale aux forces spéciales, dans une ambiance qualifiée de “tentative de coup d’État”.
C’est dans cette gestion agitée également que le président Umaro Sissoco Embalo est monté au créneau contre les troisièmes mandats en Afrique de l’Ouest. “Les troisièmes mandats sont aussi des coups d’État”, a-t-il lancé lors d’un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en août 2020. Une position qui n’était pas du goût de certains de ses homologues de la Cédéao, à l’image du président de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, réélu d’ailleurs dans des contestations en octobre 2020 pour un troisième mandat, et du président ivoirien Alassane Ouattara, dont la réélection plus tard en décembre 2021 a également été jugée par une partie de ses compatriotes comme un mandat en violation de la Constitution. M. Sissoco Embalo, “tiendra-t-il réellement sa parole de ne s’en tenir qu’à ce seul mandat?”, s’interroge le média.