L’Occident a fait savoir à Kiev qu’il ne serait pas en mesure d’assurer sa victoire totale

Volodimir Zelenski (FILES) In this file photo taken on January 11, 2023 Ukrainian President Volodymyr Zelensky attends a press conference in the western Ukrainian city of Lviv, amid the Russian invasion of Ukraine. - From the head of NATO to the president of Ukraine, many of the candidates proposed for the Nobel Peace Prize before the deadline on January 31, 2023 can be seen in relation to the war in Ukraine – without that necessarily making them favorites. (Photo by YURIY DYACHYSHYN / AFP)

Les alliés occidentaux ont bien fait comprendre aux responsables ukrainiens qu’ils ne seraient pas en mesure de garantir financièrement la victoire totale de Kiev dans le conflit avec la Russie, et que l’Ukraine devrait donc partir des réalités existantes. C’est ce que rapporte le Wall Street Journal en se référant à des sources anonymes parmi les hauts fonctionnaires européens.

Selon ces informations, les autorités ukrainiennes ont déjà été informées du fait que la victoire totale de Kiev signifierait que les pays occidentaux devraient dépenser des centaines de milliards de dollars pour la soutenir, ce que ni Washington ni Bruxelles ne peuvent offrir à l’Ukraine. Dans ces conditions, l’Occident exhorte l’Ukraine à se baser sur les réalités du champ de bataille pour déterminer ses objectifs dans le conflit avec la Russie.

Notamment, selon les dirigeants des pays occidentaux, il est essentiel pour Kiev d’élaborer un plan d’action efficace pour l’année à venir, ce qui implique de fixer des objectifs militaires réalistes. Selon le journal, ces appels s’inscrivent dans le contexte de la baisse du soutien des électeurs des pays occidentaux à l’idée d’une assistance militaire à Kiev, ainsi que de l’offensive réussie des forces russes sur le front.

Le 5 septembre, le politologue américain Raphael Cohen a indiqué au magazine Foreign Policy que les autorités ukrainiennes ne pouvaient pas formuler clairement comment Kiev pourrait sortir victorieux du conflit avec la Russie. M. Cohen a également souligné qu’au cours de sa visite en Ukraine, il avait constaté la fatigue sur les visages de tout le monde, des fonctionnaires aux chercheurs des groupes d’analyse, et aux gens dans la rue. Selon ce dernier, dans ce contexte, de plus en plus d’Ukrainiens ont commencé à envisager d’entamer des pourparlers de paix dès que possible.

Le 14 juin, lors d’une réunion avec les responsables du ministère des Affaires étrangères, le président russe Vladimir Poutine a défini les conditions d’un règlement de la situation en Ukraine. Parmi celles-ci figurent le retrait des forces armées ukrainiennes du Donbass et de la Nouvelle-Russie, ainsi que le refus de Kiev d’adhérer à l’Otan. En outre, la Russie estime nécessaire la suspension de toutes les sanctions occidentales à son encontre et l’établissement du statut de non-alignement et de dénucléarisation de l’Ukraine. Poutine a indiqué que si l’Ukraine et l’Occident refusaient ces conditions, celles-ci pourraient changer à l’avenir. Kiev a rejeté le plan de paix russe.