Face au coronavirus, les hôpitaux espagnols au bord de la saturation

REUTERS/Sergio Perez L’Espagne est tout près de ce qu’elle craignait depuis longtemps—: le «—colapso sanitario—», comme elle l'appelle, c'est-à-dire la saturation des hôpitaux.

Sur le continent européen, l’Espagne paye un lourd tribut à l’épidémie de Covid-19 qui a fait plus de 10 000 morts à ce jour dans la péninsule, a annoncé ce jeudi le ministère espagnol de la Santé. Au total, le pays compte 110 238 cas de contaminations à ce virus. Les hôpitaux sont débordés et ont du mal à faire face.

 L’Espagne est tout près de ce qu’elle craignait depuis longtemps : le colapso sanitario (« effondrement sanitaire »), comme on dit là-bas. Autrement dit, la saturation dans les hôpitaux. C’est le même scénario à Madrid, à Barcelone, en Navarre, en Andalousie, dans la région valencienne. Les centres hospitaliers croulent sous l’arrivée des patients qui sont atteints de symptômes lourds du coronavirus : toux, fièvre et difficulté respiratoires.

Mercredi, le pays a enregistré un record de 864 morts en 24 heures, dépassant les 9 000 victimes au total. 24h plus tard, le ministère espagnol de la Santé fait état de 950 décès supplémentaires, portant le nombre de décès à plus de 10 000 morts à ce jour en Espagne

 

Confusion et goulots d’étranglement

Le problème le plus aigu se concentre dans les unités de soins intensifs (USI) où il y a des files d’attente importantes et angoissantes. Les transferts de patients se produisent, certes, vers des villes et des régions moins touchées comme les Asturies ou l’Estrémadure. Mais cela se fait dans la confusion et parfois le chaos, car ce pays très décentralisé qu’est l’Espagne, n’a pas du tout l’habitude de ce genre d’opération. Ce qui fait qu’il y a de nombreux goulots d’étranglement comme dans plusieurs hôpitaux de Barcelone par exemple où les personnes de plus de 70 ans ne sont même plus accueillies dans les services de soins intensifs. On les laisse mourir.

Les experts avertissent que la situation va encore s’aggraver dans les deux semaines à venir. Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé a alerté sur la progression « quasi-exponentielle » de la pandémie qui a déjà fait 46 000 victimes dans le monde.

 

    Source : rfi