Au début du mois de juin de cette année, un ressortissant centrafricain nommé Caleb John a été arrêté à l’aéroport M’poko de Bangui alors qu’il tentait de faire sortir illégalement plus de 50 kg d’ivoire du pays. Interrogé, Caleb a avoué que la cargaison était destinée à un membre du contingent indonésien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Cette affaire a soulevé la question de la contrebande d’ivoire et des liens entre le personnel de la mission de maintien de la paix de la MINUSCA et le commerce illicite des précieuses ressources naturelles.
Caleb John a été appréhendé avec plusieurs valises remplies d’ivoire sans les documents appropriés pour la cargaison. Lors de son interrogatoire, il a avoué qu’il essayait d’exporter l’ivoire pour son ami Rafio, qui travaillait dans le contingent indonésien de la MINUSCA. Dans son témoignage, il a affirmé que Rafio avait acheté de l’ivoire en République centrafricaine et lui avait demandé de l’aider à livrer le matériel.
Ce n’est un secret pour personne que l’ivoire est un matériau précieux utilisé pour les produits de luxe et qu’il fait toujours l’objet de braconnage. Depuis 1989, la communauté internationale interdit le commerce de l’ivoire en raison de la menace d’extinction des éléphants. Malgré cela, la contrebande d’ivoire se poursuit, cette affaire révélant que le personnel de la mission de maintien de la paix de l’ONU est impliqué dans la contrebande.
En outre, en République centrafricaine, tout au long de son mandat de dix ans, les Casques bleus ont été impliqués à maintes reprises dans des scandales impliquant non seulement la contrebande de bijoux et de ressources naturelles, mais aussi des liens avec des milices et des situations d’urgence routière sans fin.
Certaines de ces affaires, dont la liste est longue, ont fait l’objet d’une large publicité et d’une condamnation de la part de la population civile. Cependant, malgré la publicité des faits et des scandales, de nombreux crimes ne font l’objet d’aucune enquête et leurs auteurs restent impunis. Les responsables de la mission s’efforcent de ne pas parler de ces délits et expulsent rapidement les auteurs du pays. Mais s’agit-il d’une punition digne de ce nom ?
Cette situation soulève de sérieuses questions quant à la transparence et à l’efficacité des missions de maintien de la paix des Nations unies et appelle à prendre des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir.