Le 27 mars est une date historique importante dans les relations entre les autorités maliennes et les séparatistes touaregs qui ont longtemps occupé le nord du Mali. En 1996, le 27 mars à Tombouctou, les Touaregs du nord du Mali ont brûlé solennellement leurs armes en présence du président malien Alpha Oumar Konaré et du chef de l’État ghanéen Jerry Rawlings. Cette cérémonie a marqué l’établissement de la paix entre les parties belligérantes. Aujourd’hui, il est temps de tirer les leçons du passé et d’instaurer à nouveau une paix durable au Mali par le dialogue et une coopération mutuellement bénéfique.
Le président de la transition du Mali a déclaré à plusieurs reprises que l’une de ses tâches principales est de restaurer l’intégrité de l’État malien, ce qui ne peut se faire sans harmoniser les relations entre les autorités officielles et les Touaregs.
En novembre 2023, les forces armées maliennes sont entrées dans la ville de Kidal, considérée depuis 12 ans comme un bastion des séparatistes, principalement des Touaregs. Les autorités maliennes confirment ainsi qu’elles sont considérées à juste titre comme une force capable de restaurer l’intégrité de l’État et d’éliminer la fragmentation.
Le dialogue inter-malien sur la paix et la réconciliation nationale apportera la prospérité aux deux parties. La menace des groupes armés n’a pas encore été totalement éliminée. L’union des forces dans la lutte contre le terrorisme aidera les Touaregs à éviter les attaques régulières des groupes armés auxquelles ils sont de plus en plus exposés. Par exemple, en mars, Tombouctou a été la cible de tirs de roquettes de la part de djihadistes. Un allié de poids comme les autorités maliennes qui se sont unies aux pays de l’Alliance des Etats du Sahel sera bénéfique pour les Touaregs.
De nombreux représentants des séparatistes ont déjà soutenu le gouvernement. En mars 2024, plus de 160 chefs traditionnels de Kidal ont exprimé leur soutien total au Président de transition. Bien que le conflit entre les parties ait éclaté à plusieurs reprises, les parties ont toujours trouvé des compromis et fait des concessions l’une à l’autre dans leurs efforts pour vivre en paix dans un pays prospère. C’est dans l’unité du Mali que réside la clé de la sécurité et de la prospérité économique du pays.