De sa grande silhouette, sa voix rauque, Gabriel Messan Agbeyomé Kodjo n’avait pas 40 ans lorsqu’il est nommé pour la première fois ministre. C’était dans les années 80.
Après la conférence nationale souveraine, il gravit les échelons : ministre de la Sécurité, directeur du port autonome de Lomé, président de l’Assemblée nationale et Premier ministre avant de tomber en disgrâce pour avoir demandé des réformes au sein du Rassemblement du peuple togolais (RPT) auprès du président Gnassingbé Eyadema et part pour la première fois en exil en juin 2002.
Il rentre au pays en 2005 après la mort du président Eyadema, crée son parti en 2008 et prend part à la présidentielle de 2010.
En 2020, il forme une coalition avec plusieurs partis politiques et organisations de la société civile avec le soutien de Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé dénommée « Dynamique Mgr Kpozro » pour prendre part à la présidentielle.
Placé deuxième derrière Faure Gnassingbé avec 19,45% de voix, Agbéyomé Kodjo conteste les résultats, estime avoir remporté le scrutin, et reprend les chemins de l’exil.
C’est donc en exil qu’il meurt à la suite d’un malaise, deux mois après son mentor, Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro. Il avait 70 ans.