Un rapport intitulé “105 promesses 13 réalisations” des économistes gabonais Mays Mouissi et Harold Leckat passe au peigne fin le second septennat du président Ali Bongo de 2016 à 2023 et le moins que l’on puisse dire, c’est que le document dresse un bilan négatif.
L’exécutif gabonais n’a pas selon ce rapport réussi à résorber le taux de chômage dans un pays de moins de 2.5 millions d’habitants doté de ressources pétrolières, gazières et minières énormes. De plus, il résume que 44 kilomètres de bitumes devant relier le nord et le sud de Libreville à la Route nationale n’a pas encore vu le jour de même que la promesse de faire passer la capacité de production d’électricité de 611 MW en 2016 à 1400 MW en 2023.
“De manière générale, la plupart des projets d’infrastructures promis par le président n’ont pas été réalisés, c’est le cas pour les routes, c’est le cas pour les 5 barrages hydroélectriques, c’est le cas pour les écoles ou la cité numérique du savoir qu’il a promis, les 700 crèches, etc.. D’un point de vue macro-économique, le taux de chômage est passé de 28 % à 32 % pour la pauvreté un tiers à savoir 35 % des Gabonais vivent sous le seuil de la pauvreté, c’est-à-dire avec moins de deux dollars par jour, l’accès aux services sociaux de base s’est totalement désagrégé” a expliqué Mays Mouissi, auteur du rapport_« 105 promesses, 13 réalisations – Le bilan du second septennat d’Ali Bongo Ondimba (2016-2023) à Africanews._
Ce rapport note par ailleurs que 30 % des postes administratifs ont été attribués aux femmes et des projets de loi ont été adoptés pour l’amélioration de l’activité portuaire avec entre autres la construction d’un port commercial et un port minéralier au port d’Owendo et la protection des eaux territoriales.
Néanmoins, beaucoup reste à faire comme la diversification de l’économie avec l’exploitation du site minier de Mabounié, la construction de 20 000 emplois dans le secteur informel ou encore le centre de rééducation des jeunes en conflit avec la loi. Selon l’économiste gabonais, l’accident vasculaire cérébral qu’a subi le président en 2018 ne devrait pas servir de prétexte pour justifier ce bilan.
Je pense qu’il faut être clair, il ne faut pas se cacher derrière l’accident vasculaire cérébral du président pour justifier l’échec parce qu’a la réalité si le président se sentait incapable de gouverner après son AVC, il aurait démissionné, s’il est resté en responsabilité, c’est qu’il se sentait en capacité de gouverner. Nous avons tenu compte du Covid et nous en parlons dans le cadre du rapport, mais enfin dans plusieurs pays d’Afrique, on voit des projets d’ampleur se réaliser pour ne citer que le cas de la Côte d’Ivoire que tout le monde connaît bien. Il s’agit d’un problème de gouvernance, de leadership, de stabilité gouvernementale dans la conduite de ces projets conclut-t-il.
Cette initiative, une première du genre au Gabon, devrait selon les auteurs éveiller la conscience populaire avant les prochaines élections prévues pour le 26 août prochain, pour lesquelles le président Ali Bongo est candidat.
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