Les chefs d’Etats de la Corne de l’Afrique étaient réunis mercredi en Somalie pour un sommet sur la stratégie de lutte contre les islamistes radicaux shebab, qui continuent de lancer régulièrement des attaques malgré une récente offensive des forces progouvernementales.
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a accueilli mercredi matin dans la capitale Mogadiscio ses homologues djiboutien et kényan, Ismaïl Omar Guelleh et William Ruto, et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
La ville de Mogadiscio était placée sous haute surveillance, avec des restrictions de circulation et des militaires en patrouille, a constaté un journaliste de l’AFP. Les vols commerciaux ont également été suspendus mercredi.
Ce sommet régional a pour but de “discuter des moyens de faire face ensemble” à l’insurrection armée des shebab qui dure depuis une quinzaine d’années, avait indiqué le gouvernement somalien dans un communiqué mardi.
“Nous espérons que cette collaboration permettra de libérer rapidement le pays des renégats (les shebab, ndlr) qui ont subi de lourdes pertes sur le terrain ces dernières semaines”, a-t-il ajouté.
Le président somalien a annoncé vouloir mener une “guerre totale” contre les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda, qui mènent une insurrection depuis 2007 contre le gouvernement fédéral somalien soutenu par la communauté internationale.
Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales et mènent des attaques meurtrières en Somalie et dans les pays voisins.
En septembre, Hassan Cheikh Mohamoud a envoyé l’armée soutenir des milices locales, connues sous le nom de “macawisley”, qui se sont révoltées contre les shebab. Cette offensive, appuyée par la force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires dans le centre du pays
L’armée somalienne a notamment annoncé le 17 janvier avoir repris, sans combat, le port d’Harardhere, contrôlé depuis 2010 par les shebab, dans une victoire qualifiée d'”historique”. Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 29 octobre, deux voitures piégées ont explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l’attaque la plus meurtrière menée depuis cinq ans dans le pays.
Le président a annoncé que de nouveaux contingents de soldats somaliens, entraînés en Erythrée, seraient déployés prochainement dans le cadre des opérations anti-shebab.
Africa News