Le ministre burkinabè en charge des mines, Simon Pierre Boussim a démenti mardi, à Ouagadougou, l’octroi d’une mine au groupe russe de sécurité privée en échange de ses services dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, comme a déclaré mardi dernier, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, à Washington au cours du sommet États-Unis -Afrique.
” Nous n’avons pas octroyé un permis à une société russe au Sud du Burkina. Par contre, il y a eu un Conseil des ministres qui a officiellement accordé un permis d’exploitation à une mine industrielle du nom de Nordgold pour l’exploitation du minerai de Yimiougou située dans la commune de Korsimoro, dans la région du Centre-Nord. “, a déclaré Boussim en marge d’une rencontre ce mardi avec la société civile.
Le ministre burkinabè en charge des mines a fait savoir que la société minière russe Nordgold qui va exploiter la mine de Yimiougou dans le Centre-Nord du pays existe au Burkina Faso depuis une dizaine d’années et exploite déjà trois mines d’or au Burkina Faso.
Les propos du ministre ont été soutenus par Jonas Hien, Secrétaire permanent de la société civile au compte de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), qui a indiqué à la presse à l’issue de la rencontre que l’administration minière burkinabè a apporté toute la documentation portant sur les sociétés minières russes au Burkina Faso et “qu’il n’y a pas eu d’octroi clandestin de mine d’or à Wagner dans le Sud du pays”.
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo avait affirmé, mardi dernier à Washington où il participait au sommet États-Unis – Afrique, que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner pour lutter contre les groupes “terroristes”.
“Aujourd’hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina”, avait déclaré Nana Akufo-Addo ajoutant qu’”une mine dans le sud du Burkina” a été attribuée au groupe Wagner “en guise de paiement” de ses services.
Ouagadougou avait vite réagi à cette sortie du président ghanéen en convoquant l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso Boniface Gambila Adagbila à une “audience urgente” vendredi, et en rappelant le même jour son ambassadeur à Accra, le Général Pingrenoma Zagré pour “consultation”.
Selon le compte-rendu de l’audition du diplomate ghanéen publié par le ministère en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso “l’Ambassadeur du Ghana a indiqué que cette sortie de son Président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, mais l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso”
Du reste, ” les propos du président Ghanéen étaient au conditionnel”, selon le texte citant l’ambassadeur du Ghana Boniface Gambila Adagbila.
Anadolu Agency