La France s’est félicitée, jeudi, de l’accord de cessez-le-feu et de retrait du « Mouvement du 23 mars » (M23), établi entre les autorités congolaises et rwandaises.
Par voie de communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a salué la réunion du président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et du ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, en tant que représentant du Président Paul Kagame, organisée à l’initiative du Président angolais, João Lourenço, à Luanda, ce mercredi, en présence du président burundais, Evariste Ndayishimiye, président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC), et de l’ancien président kenyan et facilitateur de l’EAC, Uhuru Kenyatta.
Le Quai d’Orsay s’est félicité de l’accord conclu par les participants, qui prévoit notamment une cessation des attaques du M23 à partir de vendredi 25 novembre à 18h et son retrait des zones occupées de la RDC, dans les deux jours suivants ce cessez-le-feu.
L’accord prévoit également le déploiement de la force régionale de l’EAC dans ces zones, ainsi que la cessation de tout soutien au M23 et aux autres groupes armés qui se trouvent dans l’est de la RDC.
“Ces étapes, en particulier le cessez-le-feu et le retrait, doivent permettre la reprise des consultations politiques avec les groupes armés. Les parties se sont engagées à mettre en œuvre la feuille de route de Luanda et les accords conclus dans le cadre du processus de Nairobi”, rappelle la Diplomatie française qui appelle l’ensemble des acteurs concernés, notamment le M23, à le mettre en œuvre immédiatement, en vue d’une désescalade effective.
“Nous réitérons notre appel aux groupes armés à cesser les combats et à s’engager dans le processus de désarmement”, lit-on encore dans le communiqué du Quai d’Orsay.
La France réitère également son soutien aux initiatives diplomatiques régionales “visant à favoriser une désescalade et un règlement de la crise actuelle, ainsi que notre attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de chacun des pays de la région”.
Le mini-sommet de Luanda a décidé du “retrait du M23 des zones occupées et son repli vers ses positions initiales, sous le contrôle de la Force régionale et du mécanisme ad hoc de vérification, en collaboration avec la Monusco [Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo] dans deux jours”, souligne le communiqué final parvenu à l’Agence Anadolu (AA).
Avant ce retrait, le Kenya va déployer ses contingents “à Bunagana, Rutshuru et Kiwanja lors du désengagement et le repli du M23 vers ses positions initiales à Sabinyo en RDC pour ne plus se mouvoir au-delà de la ligne des villages Bigega, Bugusa, Nyanbikona, Mbuzi, Rutsiro et Nkokwe”, précise le texte.
“Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qu’il occupe actuellement, les chefs d’Etat de la communauté des États d’Afrique de l’est instruiront la Force Régionale à faire usage de la force pour les pousser à se soumettre”, préviennent les décideurs réunis pour une journée à Luanda.
Les rebelles seront désarmés et cantonnés en territoire congolais “sous le contrôle des FARDC (armée congolaise), de la Force régionale et du mécanisme ad hoc de vérification, avec la collaboration de la Monusco” dans les 5 jours, ajoute le communiqué.
Le compromis de Luanda prévoit la reprise du “dialogue bilatéral” entre la RDC et le Rwanda en vue de la “normalisation des relations diplomatiques et de la reprise de la coopération” dans les 60 jours.
Dans le préambule de leur communiqué final, les chefs d’État ont exprimé leur préoccupation face à “l’acquisition par le M23 d’armes de plus en plus sophistiquées et d’autres moyens”, pour mener des attaques.
Le « Mouvement du 23 mars » est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, qui avait été défaite en 2013 par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus de l’ONU. Mais le mouvement rebelle a repris les armes fin 2021, accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté ses engagements.
Plus d’un millier de combattants M23 s’étaient retranchés au Rwanda et en Ouganda, d’où ils revendiquent le respect des Accords de Nairobi consacrant la réintégration dans la vie civile pour certains combattants et l’intégration dans l’armée pour d’autres.
Le M23 s’est emparé de plusieurs localités des territoires de Ritshuru et Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu. Près de 300 000 personnes ont été déplacées à la suite des combats, selon les Nations Unies.
Anadolu Agency