Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme préoccupé par la situation en Algérie

REUTERS - RAMZI BOUDINA Des manifestants du Hirak défilent à Alger, le 9 avril 2021.

Des organismes algériens de défense des droits humains évoquent depuis quelque temps un nouveau tour de vis de la part des autorités, à l’approche des législatives anticipées du 12 juin.

Les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique continuent d’être la cible d’attaques en Algérie, estime le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Il explique avoir reçu des rapports faisant état d’un « usage inutile et disproportionné de la force » contre des manifestants pacifiques, depuis la reprise des marches. Les manifestations hebdomadaires du Hirak ont repris en février dernier, après près d’un an d’interruption en raison du Covid.

Le Haut Commissariat relève également la poursuite des arrestations et évoque de nouvelles accusations de violences physiques et sexuelles en détention.

Il précise que certains manifestants seraient arrêtés, puis relâchés après avoir dû signer un document dans lequel ils s’engagent à ne plus participer aux marches.

Actuellement, environ 70 personnes sont détenues en lien avec le Hirak, selon le Comité national pour la libération des détenus.

En conclusion, les Nations unies formulent donc plusieurs demandes, adressées aux autorités algériennes : cesser d’avoir recours à la violence pour disperser des marches pacifiques, mettre fin aux arrestations arbitraires, honorer la grâce présidentielle accordée aux participants au Hirak, et cesser toute forme de harcèlement et d’intimidation envers eux. Le Haut-Commissariat avait déjà fait part de sa « grande préoccupation » le 5 mars dernier.

La dernière marche hebdomadaire des étudiants a été empêchée dans la capitale pour la troisième fois consécutive. La presse locale fait état de marches empêchées également dans d’autres villes (comme Tizi Ouzou et Bejaia), ainsi que d’interpellations. A Alger, plusieurs journalistes ont été interpellés puis relâchés plusieurs heures plus tard. Parmi eux, Khaled Drareni, correspondant de RSF et TV5 Monde, et fondateur de Casbah Tribune, emprisonné entre mars 2020 et février 2021.

  Source: Rfi