Le président du parti politique Ennahdha en Tunisie a comparu jeudi devant un tribunal de Sousse. Rached Ghannouchi est entendu dans le cadre d’une enquête pour ‘’blanchiment d’argent’’ et ‘’incitation à la violence’’.
Cette comparution intervient quatre mois après celle de juillet toujours dans le cadre de l’affaire dite ‘’installingo’’ du nom d’une entreprise de production de contenu numérique, accusée d’avoir mis en place des campagnes de diffamation contre de hauts responsables de l’Etat. La justice tunisienne s’intéresse notamment aux opérations financières suspectes impliquant cette entreprise. D’autres membres d’Ennahdha y seraient liés.
“Je suis venu ici par respect pour la justice, et parce que je sais que les dossiers sont vides et ne contiennent pas de preuves de crimes pour atteinte à la sureté de l’Etat, incitation à la violence, au chaos et de blanchiment d’argent. Cela n’existe pas dans la réalité. Le régime vise à détourner le peuple des vrais problèmes auxquels il est confronté”, a déclaré le président du président d’ Ennahdha.
Rached Ghannouchi, 81 ans est également poursuivi dans l’affaire de l’envoi présumé de jihadistes en Syrie et en Irak. D’autres membres de son parti sont aussi visés par cette enquête.
Le parti Ennahdha, pilier des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011, est soupçonné par ses détracteurs et une partie de la classe politique d’avoir facilité le départ de ces jihadistes vers des zones de combats, ce que le mouvement dément catégoriquement.
Début juillet, la justice a ordonné le gel des comptes bancaires tunisiens de Rached Ghannouchi et d’une dizaine de membres de sa famille et de son parti.
Le 27 juin, les autorités judiciaires ont aussi interdit à Rached Ghannouchi de se rendre à l’étranger dans le cadre d’une autre enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche.
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