Le Cameroun a décidé de rapatrier ses ressortissants vivant en Guinée équatoriale, en raison des risques d’arrestation, de détention arbitraire et d’expulsion. À cet effet, un convoi exceptionnel visant à évacuer 15 personnes, « sans leurs biens », sera organisé ce samedi 29 octobre à 9 h, a annoncé le consul du Cameroun à Bata, Richard Etoundi, dans un communiqué rendu public ce mercredi. « Les intéressés sont priés de se faire connaître le plus rapidement possible. Ceux qui ne pourront pas se déplacer vers le consulat peuvent être récupérés à domicile », écrit-il.
L’autorité consulaire indique que le chef de l’État a ordonné le déblocage d’une enveloppe devant couvrir un rapatriement volontaire avec les biens des Camerounais résidant dans ce pays d’Afrique centrale, suite aux opérations de contrôle et d’expulsions des étrangers en situation irrégulière lancée le 20 octobre dernier par les autorités équato-guinéennes. « Les procédures y afférentes sont en cours de finalisation », affirme Richard Etoundi, tout en appelant les compatriotes à la prudence et au calme. Ce premier rapatriement vise ainsi à « parer au plus urgent », en attendant la mise à disposition effective de ladite enveloppe dont le montant n’a pas été révélé.
En novembre 2021, de nombreux Camerounais avaient été interpellés et détenus notamment au Complexe multisports de Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale, lors d’une opération similaire. À la suite de ces interpellations qui avaient suscité une vive polémique au Cameroun, l’ambassadeur équato-guinéen avait dû s’expliquer auprès des autorités camerounaises à Yaoundé. Armando Kote Echuaca affirmait alors que cette opération ne concerne que les sans-papiers. « Le gouvernement de la Guinée équatoriale a émis un communiqué officiel en expliquant pourquoi on exige la régularisation de la situation des étrangers. Il y en a qui vivent sans papiers et sont par conséquent des clandestins. La Guinée équatoriale a pris des mesures pour essayer de régulariser cette situation », a-t-il déclaré lors de son audience avec le ministre des Relations extérieures (Minrex), Lejeune Mbella Mbella.
Un délai de trois mois avait été accordé le 16 novembre dernier à tous les ressortissants étrangers vivants en situation irrégulière en Guinée équatoriale pour se mettre en règle, « sans discrimination d’origine », selon les autorités équato-guinéennes. L’ambassade du Cameroun avait alors « fortement » recommandé à ses ressortissants de mettre à profit cette « période de grâce » pour initier « sans délais » la procédure en vue de l’obtention d’un titre de séjour auprès des instances compétentes du pays d’accueil, avant une nouvelle chasse aux étrangers.
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