L’armée congolaise a annoncé que les rebelles du M23 – qu’elle accuse d’être soutenus par le Rwanda – se sont emparés de la cité stratégique de Bunagana dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où des rebelles s’affrontent à l’armée depuis des mois.
Annonçant dans un communiqué la prise de Bunagana, cité frontalière à l’Ouganda, l’armée congolaise indique que les forces de défense du Rwanda « après avoir constaté d’énormes pertes et revers subis par ses protégés sur le terrain », ont décidé de « voiler l’intangibilité de notre territoire en occupant la cité de Bunagana ».
Pour l’armée congolaise, ceci constitue « ni plus ni moins », « une invasion de la RDC ».
Les forces armées de la RDC « tireront les conséquences qui s’imposent et défendront la patrie », souligne le même texte.
Une centaine de militaires congolais ont traversé la frontière vers l’Ouganda fuyant l’avancée des rebelles, a indiqué dans un message laconique à l’Agence Anadolu, Félix Kulayigye, porte-parole de l’armée ougandaise. Selon le même officier, ils ont été installés dans une caserne des forces ougandaises.
D’autres militaires congolais qui n’ont pas traversé la frontière se sont repliés dans les collines avoisinantes sur territoire congolais. Les rebelles du M23 ont confirmé contrôler Bunagana. De précédents combats avaient déjà provoqué la fuite de milliers d’habitants vers l’Ouganda et Rutshuru, selon le l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Lundi matin, l’agence onusienne affirmait que près de 400 Congolais sont arrivés en Ouganda fuyant les combats.
La RDC accuse les rebelles du M23 de bénéficier d’un appui militaire du Rwanda.
Kigali a nié en bloc, accusant pour sa part l’armée congolaise de collusion avec les rebelles Hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) accusés de génocide dans leur pays d’origine depuis 1994.
Le Président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé, lundi, ses vives préoccupations et appelé à une « cessation immédiate de toutes formes de violences par tout groupe armé et de toute activité militaire présentant une quelconque menace pour l’un ou l’autre de la République du Rwanda et de la RDC ».
L’organisation panafricaine encourage la voie du « dialogue » et la « concertation fraternelle » sous la facilitation du Président angolais João Lourenço, président de la conférence internationale pour la région des Grands Lacs.
Source : Anadolu Agency