Quarante chefs d’états et de gouvernements africains et vingt-sept dirigeants européens sont réunis à Bruxelles, où le 6e sommet UE-UA a débuté jeudi après-midi 17 février. Un sommet de refonte de la relation Afrique-Europe : les enjeux et les besoins sont colossaux. Les dirigeants se retrouvent deux jours autour de tables rondes thématiques pour élaborer une série de projets concrets dans tous les domaines. Les partenaires ont tracé quelques lignes directrices.
La première des grandes lignes tient au format même de la rencontre, sept tables rondes pour un meilleur échange, une meilleure écoute. Cet aspect a été souligné par le président du Conseil européen Charles Michel et pour le président en exercice de l’Union africaine Macky Sall. Il s’agit bien de co-construire, d’adopter un nouveau logiciel des relations entre les deux continents, « sans injonction civilisationnelle », a-t-il dit.
Nous ne sommes pas ici pour faire du business as usual, du comme d’habitude. Nous partageons une géographie, les mêmes langues, des liens humains, économiques, culturels et nous partageons une histoire aussi, avec des succès mais aussi avec son lot de douleur.
Les besoins sont immenses. Le FMI chiffre à plus de 221 milliards d’euros les besoins du continent dans les trois ans à venir pour amortir le choc de la pandémie. Et l’UE promet 150 milliards d’euros, une somme encore indicative qui englobera investissements publics et privé.
« La priorité pour nous, Africains, c’est l’accès universel à l’électricité »
Jeudi après-midi, les chefs d’État et de gouvernement ont surtout parlé financement de la croissance, changement climatique, numérique ou encore transition énergétique. Sur ce dernier point, Macky Sall a d’ailleurs dit attendre beaucoup de ce sommet. Il a répété à trois reprises que 600 millions d’Africains n’avaient pas l’électricité, même si l’Afrique est engagée dans les accords de Paris et le projet de Grande muraille verte. Parmi les infrastructures à développer, les centrales électriques au gaz sont, selon lui, indispensables. « La priorité pour nous, Africains, c’est l’accès universel à l’électricité et l’industrialisation du continent », a déclaré le président sénégalais.
Pour un continent en retard dans le processus de développement et dont plus de 600 millions d’habitants vivent encore dans l’obscurité, la priorité pour nous Africains, c’est l’accès universel à l’électricité et l’industrialisation du continent.
Macky Sall a en parallèle formulé huit propositions aux Européens. Des propositions pour notamment aider l’économie africaine ou permettre un meilleur accès aux vaccins contre le Covid-19. La question de la santé sera au menu des discussions ce vendredi matin 18 février et le gros dossier de la capacité vaccinale devrait faire l’objet d’annonces. Européens et Africains échangeront également sur la migration, l’éducation et le développement durable, avant l’adoption d’une déclaration conjointe.
C’est une nouvelle orientation de ce partenariat, pour des choses très concrètes. De toute façon, il y a une nouvelle situation dans le monde. Ce partenariat très ancien a besoin d’être revitalisé et il ne pourra être apprécié qu’au résultat.
En revanche, l’évolution de l’engagement européen au Sahel n’a pas vraiment été évoqué. S’il a certainement été abordé lors de la table ronde consacré aux questions de paix, de sécurité et de gouvernance, il est néanmoins passé au second plan. Le cadre de discussions est en effet beaucoup plus large et ne se limite pas aux seules questions sécuritaire et sahélienne.
Rfi