Tchad : le président du CMT veut le désarmement des rebelles massés dans le sud libyen

Getty Images via AFP - SPENCER PLATT Le président du Conseil militaire de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies le 23 septembre 2021.

Jeudi, le président de transition au Tchad a fait part lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU de son inquiétude à propos des rebelles tchadiens qu’il a qualifié de « mercenaires », massés dans le sud libyen. Mahamat Idriss Déby a appelé la communauté internationale à mettre en place un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion en leur faveur et a demandé à l’ONU de prendre le leadership de ce programme. Et cela alors qu’officiellement, le pays est engagé dans un processus de réconciliation avec ces groupes.

Dans le collimateur du président du CMT, de 2 à 5 000 combattants selon les sources, qui appartiennent à plusieurs mouvements rebelles tchadiens. Les plus importants parmi eux, le CCSMR et le Fact. Ce dernier est officiellement responsable de la mort d’Idriss Déby Itno lors de son offensive d’avril dernier.

Ces hommes sont aujourd’hui coincés dans le sud libyen depuis qu’ils ne sont plus engagés auprès des différentes factions libyennes. Ils désirent retourner au Tchad. Mais pas aux conditions de Mahamat Idriss Déby, a martelé le président du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, Mahamat Mahdi Ali, qui réfute le terme de « mercenaire » pour celui de « résistant ».

« Les propos du fils Déby est une fuite en avant. Il n’a aucune légitimité pour désarmer ou réinsérer les résistants. Sa mission à lui est d’organiser une table ronde inclusive et de transmettre le pouvoir à un président légitimement élu. »

Le Conseil militaire de transition au pouvoir au Tchad avait semblé privilégier jusqu’ici la voie de la négociation. Le choix de la manière forte une semaine après la tentative manquée des hommes du maréchal Khalifa Haftar de déloger le Fact de son fief libyen par la force « n’est pas réaliste », juge le spécialiste de la région Jérôme Toubiana.

« De toute façon, personne n’a les moyens de le faire. Mais ce que je pense c’est que c’est aussi un signe qu’il continue à souffler le chaud et le froid. D’un côté, il prétend avoir la main tendue vers les rebelles, de l’autre, on voit bien qu’il croit surtout à l’action militaire contre eux. Demander leur désarmement c’est juste refuser de négocier avec eux. »

Source: Rfi