Au lendemain d’un coup d’État avorté au sujet duquel subsistent de nombreuses zones d’ombre, le pouvoir de Guinée-Bissau a lancé mercredi une grande opération de recherche des commanditaires. D’après le gouvernement, les violences ont fait au moins 11 morts.
Au moins onze personnes, dont quatre civils, ont été tuées lors de la tentative de coup d’État avortée contre le président Umaro Sissoco Embalo mardi en Guinée-Bissau, a indiqué mercredi 2 février le porte-parole du gouvernement.
“Le gouvernement déplore (…) la perte de 11 vaillants hommes au cours de l’attaque. Onze victimes, des militaires et paramilitaires, quatre civils dont le chauffeur et un haut cadre du ministère de l’Agriculture”, a dit le porte-parole du gouvernement Fernando Vaz, également ministre du Tourisme, au cours d’une conférence de presse.
L’état-major a mis sur pied une commission pour enquêter, a indiqué un responsable militaire.
Vaste opération de recherche des commanditaires
L’armée de Guinée-Bissau a lancé mercredi une vaste opération, y compris au siège du gouvernement, selon ce responsable militaire, pour retrouver les commanditaires et les protagonistes de la tentative de coup d’État.
Pendant ce temps, la vie a prudemment repris son cours dans la capitale Bissau, ont constaté des correspondants de l’AFP. Les commerces et les banques ont rouvert, mais les militaires patrouillaient dans les environs du palais du gouvernement et en interdisaient l’accès, au lendemain de l’attaque du complexe par des hommes armés aux motivations toujours obscures.
Un “acte très bien préparé et organisé”
Le président Embalo, ancien général au pouvoir depuis 2020, avait lié mardi soir devant la presse le coup de force à l’action qu’il dit avoir engagée contre le trafic de drogue et la corruption.
Apparaissant serein, il a parlé d'”acte très bien préparé et organisé”, mais aussi d’acte “isolé“. Le dirigeant a estimé que ces violences avaient pour visée de “tuer le président de la République et tout le cabinet”.
Umaro Sissoco Embalo, 49 ans, est sorti indemne du palais du gouvernement, théâtre d’échanges de tirs nourris pendant plusieurs heures.
La Guinée-Bissau, une petite nation d’environ deux millions d’habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu quatre putsch (le dernier en 2012), une kyrielle de tentatives de coup d’État et une valse des gouvernements.
Source : France24