La force armée de Khalifa Haftar a bloqué jeudi 25 novembre le tribunal de Sebha, dans le Sud libyen, pour empêcher les juges de se prononcer sur le recours de Saïf al-Islam Kadhafi. Le fils de l’ex-dictateur a été exclu mercredi de la course à la présidentielle par la commission électorale après sa condamnation à mort par un tribunal de Tripoli en 2015.
Une brigade affiliée à l’armée nationale arabe libyenne de Khalifa Haftar a évacué jeudi après-midi le tribunal de Sebha. Les juges de la capitale du Sud libyen devaient statuer sur le recours en appel lancé par Saïf al-Islam Kadhafi.
Le fils de l’ancien dictateur conteste le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle après sa condamnation à mort par un tribunal de Tripoli à l’été 2015. La Chambre des représentants de Tobrouk avait depuis amnistié les inculpés, plaide ses avocats. L’Assemblée n’était pas reconnue par les autorités de Tripoli, mais était et demeure reconnue par les Nations unies.
Par ce coup de force, Khalifa Haftar lance un double message politique et sécuritaire. L’ancien maréchal, qui veut capter les voix des déçus de la révolution, refuse d’un candidat positionné sur le même électorat. En envoyant des troupes dans Sebha, il montre qu’il est prêt à l’escalade de la violence. La tribu Gaddadfa, dont est originaire Saïf al-Islam, est très présente dans la ville. Elle pourrait tenter de déloger les forces de Haftar hors du périmètre du tribunal.
Les autres favoris ne sont pas mécontents de voir Saïf al-Islam sortir de l’équation présidentielle. Le fils de l’ex-Guide était perçu par certains électeurs, même dans les fiefs révolutionnaires, comme la seule figure pouvant réussir à réunifier le pays. Dans les cafés de Tripoli, la possibilité de voter pour Saïf al-Islam n’est plus un tabou.