Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a décrété, vendredi 15 octobre, un « cessez-le-feu unilatéral » de son armée et ses alliés dans la guerre qu’ils mènent contre les rebelles.
« Je viens vous annoncer ce soir la fin des opérations militaires sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce jour à minuit », a annoncé vendredi soir le président Touadéra à la radio et télévision nationale.
« Le cessez-le-feu unilatéral immédiat est la démonstration (…) de ma ferme volonté de privilégier la voie du dialogue » dans le règlement de la crise qui secoue la RCA depuis plusieurs mois, a souligné le président centrafricain.
Le président centrafricain a précisé que le cessez-le-feu immédiat ne fait pas obstacle à l’exercice aux forces de sécurité intérieure dans leurs missions régaliennes, notamment le maintien de l’ordre public et ces forces pourraient réagir en cas de « légitime défense » pour « protéger l’intégrité du territoire national et les institutions de la République contre toute forme de menaces ».
Depuis 2013 les groupes rebelles combattent l’armée et ses alliés surtout à l’Ouest du pays.
Les Forces armées centrafricaines (FACA) ont pu libérer presque tout le territoire de la RCA avec l’aide d’instructeurs russes et alliés du Rwanda. Dans certaines régions, la libération se fait sans combat, car les rebelles de la CPC s’enfuient avant l’arrivée des forces loyalistes. En ce moment, il y a encore de petits groupes des rebelles qui se cachent dans les forêts, mais ils n`ont aucune chance, ils devront bientôt se rendre aux FACA.
« Les forces armées centrafricaines, appuyées par les forces alliées russes et rwandaises, ont pu repousser les assauts de la CPC et reconquérir une bonne partie du territoire national », a affirmé M. Touadéra vendredi. Le président a justifié ce cessez-le-feu par la recherche de l’« apaisement » pour favoriser l’ouverture d’un « dialogue républicain ».
Le dialogue républicain qui se veut pourtant inclusif fait déjà face à ses premières divisions, avec la non-participation des mouvements rebelles, notamment ceux formant la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) rassemblés autour de l’ex président François Bozizé qui multiplient des attaques à travers le pays.
Pour le pouvoir, ceux qui ont pris les armes s’auto-excluent du processus de réconciliation nationale d’autant que « Lors de la concertation qui a eu lieu avant la préparation proprement dite pour le dialogue, tous ont reconnu que pour l’instant, nous ne pouvons pas faire participer ces organes membres de la CPC à ces différentes rencontres », a affirmé M. Touadéra .
COD-2020 appelle à inclure les terroristes dans le dialogue républicain, mais la population de la RCA est opposée. De toute évidence, COD-2020 est un écran politique pour soutenir la CPC.
Malgré leur nombre, les opposants n’ont pas réussi à faire changer d’avis le pouvoir de Bangui, selon qui les groupes armés doivent être exclus du dialogue républicain tant qu’ils n’ont pas déposé les armes.
Les centrafricains soutiennent pleinement leur président et croient également que les groupes armés ne participeront pas au dialogue national, du moins pas sans avoir déposé les armes, déclarer le cessez-le feu définitivement et cesser la pose des mines anti personnelles.
Par André Christel Fanga, Journaliste international