L’opposant tanzanien Freeman Mbowe sera bientôt fixé sur son sort. Leader de Chadema, principal parti d’opposition dans le pays, il comparaît ce mercredi 15 septembre devant la Haute Cour de Justice de Dar es Salam. Il est jugé pour « financement de terrorisme » et « complot terroriste ». Son procès a déjà été maintes fois reporté. Il a été arrêté fin juillet pour avoir appelé à un rassemblement en faveur de réformes constitutionnelles. Une arrestation dénoncée par des organisations de défense des droits humains. Son procès suscite, lui aussi, des interrogations.
Après quatre report d’audiences, les avocats de Freeman Mbowe continuent de vouloir montrer que son procès n’a pas lieu d’être. Ils dénoncent des vices de procédure, des accusations sans fondement et le non-respect des droits de leur client. Mbowe et trois autres prévenus sont accusés de terrorisme et de financement du terrorisme, en lien avec des faits qui remontent à l’année dernière. Tous clament leur innocence.
« Ces accusations sont en fait politiques, dénonce Me Peter Kibatala, l’avocat de Freeman Mbowe. S’il n’y avait pas eu de demande de réformes constitutionnelles, ces accusations n’auraient probablement jamais vu le jour. »
Accusations pas politiques, selon le parquet
Aux côtés de Mbowe dans le box des accusés, ses trois agents de sécurité, dont l’identité a été protégée, explique Peter Kibatala : « Les témoins qui pourraient être appelés à témoigner pour les trois accusés sont militaires, en activité ou à la retraite. En dévoilant leur identité, nous risquerions une intervention de l’État dans le procès. »
La cour entendra d’abord les témoins de l’accusation, ensuite ceux de la défense. Le parquet assure pour sa part que les accusations contre Freeman Mbowe sont issues d’une enquête de près d’un an et qu’elles ne sont pas « politiques ». Le procès doit se tenir pendant 30 jours. Mbowe risque 20 ans de prison.
Source: Rfi