En juin, une conférence des donateurs sera organisée pour financer l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme qui va ouvrir ses portes à Jacqueville, près d’Abidjan. Les séminaires ont déjà commencé à Abidjan. L’occasion de revenir sur la situation de la Côte d’Ivoire face à la menace jihadiste après une année très mouvementée sur ce terrain-là.
Avant même l’inauguration de cette académie, prévue dans les semaines qui viennent et déjà plusieurs fois repoussée, les séminaires ont déjà commencé à Abidjan. Un colloque s’est encore tenu jeudi.
Alors que le Tchad a engagé un bataillon au Sahel pour lutter contre les jihadistes, la mort d’Idriss Déby aura-t-elle un impact sur la lutte ivoirienne contre le terrorisme et sur la menace qui pèse sur la Côte d’Ivoire ? Pas dans l’immédiat, estime Arthur Banga, chercheur, spécialiste des questions militaires.
« Pour l’instant, le système Déby persiste. Non seulement c’est son fils qui hérite, mais tous les alliés de Déby sont présents autour de lui, donc pour l’instant on pense qu’il n’y aura pas un retrait des troupes tchadiennes au sein de la coalition internationale. Ce qu’on peut craindre, c’est une persistance du conflit qui peut amener le Tchad à décrocher certains de ses éléments pour les consacrer à la défense de son intégrité territoriale. Donc je pense que pour l’instant, c’est plus dans le symbole, c’est plus dans le moral des troupes que l’on a une conséquence d’autant plus que les engagements du Tchad n’ont pas été remis en cause. »
En moins d’un an, la Côte d’Ivoire a été particulièrement ciblée par les jihadistes. Deux attaques contre des positions militaires à Kafolo, à la frontière burkinabè, en juin 2020 et mars 2021, suivies de l’explosion les 1er et 12 avril derniers de deux engins explosifs improvisés (IED) toujours autour de Kafolo.
Comment traduire ce phénomène nouveau pour la Côte d’Ivoire que sont les attaques aux IED ? « C’est juste montrer aux forces de défense et de sécurité que nous, terroristes, sommes bien présents et on vous attend, répond le chercheur Lassina Diarra du Centre 4S. La deuxième chose, c’est de faire perdre l’initiative aux forces de sécurité pour qu’elles aient peur d’aller au contact. Si elles n’y vont pas, les terroristes auront un espace territorial à partir duquel ils projettent des attaques contre les forces et les sites stratégiques de l’État. »
Source: Rfi