Shimiray Mwisa Guidon, chef de guerre d’un des groupes armés les plus importants à l’est de la République démocratique du Congo, a été destitué par ses lieutenants. C’est ce qu’annonce cette milice dans un communiqué et que confirment des experts des Kivu.
Le « haut commandement du mouvement politico-militaire Nduma defense of Congo/Renové » a annoncé dans un communiqué qu’il destituait « Shimiray Mwisa Guidon du poste de commandant en chef du mouvement« .
Il est remplacé par un certain Gilbert Bwira, d’après ce communiqué daté du 8 juillet.
Se présentant comme un groupe d’auto-défense, le NDC/R prétend lutter contre les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans les micro-conflits du Nord et du Sud-Kivu. Des conflits qui continuent à tuer des dizaines de civils et contraindre des milliers d’autres à fuir.
« Le NDC-R est le groupe armé qui contrôle la plus vaste étendue de territoire du Kivu« , selon les experts du « Baromètre sécuritaire du Kivu » (KST en anglais) répertoriant chaque mois les victimes de ces conflits dans une région riche en minerais très prisés comme le coltan.
Cette destitution a entraîné des combats au sein du groupe, ajoute sur Twitter le KST, évoquant « sept morts du côté #Guidon et deux du côté Bwira, selon un bilan provisoire« .
Dans son communiqué, l’état-major du groupe armé reproche à son chef destitué un « comportement déviationniste à l’endroit des idéaux » du groupe, qui « donnent un sens à la lutte que nous menons contre les génocidaires rwandais FDLR« .
Lui sont également reprochées « des violations graves du droit international humanitaire« , qui lui ont valu « des sanctions des Nations unies en 2018 » et un mandat d’arrêt de la justice militaire congolaise en juin 2019.
Le haut commandement du groupe réitère sa volonté de « déposer les armes et de quitter la brousse le plus tôt possible« , en espérant que le gouvernement congolais acceptera ses conditions, notamment l’intégration de ses combattants à l’armée régulière.
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